samedi 7 janvier 2023

"La véritable histoire de Casse Noisette": des noix de pa-coco-tille pour un festin musical, dansé et iconographique de toute beauté.

 


"D’après Histoire d’un Casse-Noisette d’Alexandre Dumas, sur la musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski

Un roi et une reine aussi cruels qu’aimants. Une armée de souris vengeresses. Une princesse mordue par une souris. Un astronome et un mécanicien partant en quête d’une noix à travers le monde. Un jeune homme portant des bottes. Alexandre Dumas dresse une galerie de personnages réunis par un dessein commun : la recherche de justice et d’honneur. Voici le tableau de ce récit qui nous narre comment un jeune homme sachant casser des noix entre ses doigts se retrouve emprisonné dans le corps d’un Casse-Noisette.On connait tous la musique du ballet que Tchaïkovski composa pour ce conte fantastique où un casse-noisette prend vie un soir de noël pour entraîner une petite-fille à sa suite dans un monde féérique. Mais sa musique merveilleuse passe sous silence bien des aventures extraordinaires de cette histoire, qui vous seront racontées ici.

L’Orchestre Philarmonique de Strasbourg et les artistes de ce spectacle musical vous invitent à découvrir par exemple les événements qui ont amené le petit soldat à être transformé en casse-noisette…"

Distribution Géraldine ALIBERTI-IVANEZ direction artistique et adaptation du conte, Christophe MANGOU direction, Régis ROYER comédien, Elodie SICARD danseuse, Grégoire DE LAFOND création lumière, ALE + ALE illustrations, Sandro TEIXEIRA animations 
 
Il est des "contes de fée" que l'on croit connaitre, des arguments ou livrets de ballet que l'on croit acquis, connus et remâchés...Et bien si ce "casse-noisette" là n'appartenait à aucun de ces poncifs ou genres galvaudés! C'est donc en bonne compagnie matinale dans l'immense salle du PMC rempliée à ras-bord, pleine à craquer de joyeux bambins accompagnant leurs parents que se dévoile le mystère de "Casse-noisette"...
L’Orchestre philharmonique s'installe à potron-minet devant les enfants curieux et attentifs à ce programme jeunesse dédié à la découverte de "L'histoire d'un casse-noisette" d'Alexandre Dumas
Un mécanicien en salopette, narrateur-comédien pour l'ouverture de cette narration pleine de charme et de surprises, de rebondissements haletants.Une "noisette de beurre" ou un "café noisette" pour cette évocation du livret de l'oeuvre de Tchaïkovski histoire de rendre savoureuses les péripéties d'un homme à la recherche de la noisette perdue. Le "rêve de Marie" en ouverture, brillamment illustré par les images défilantes, icônes quasi "orthodoxes" d'un monde en couleurs chatoyantes, diffusées sur écran de fond

.La musique enjouée, dirigée de main de maitre par le chef Christophe Mangou, subtil, à l'écoute des variations de ton et d'atmosphères, caressant la musique ou l 'amenant à valser dans un rare plaisir de danse. Dans ce palais nous révèle notre conteur, les rats n'ont plus rien à manger et transforment la fille du roi en chat....Ce mécano fabulateur se prend à rafistoler la princesse, une danseuse réveillée de son sommeil: cela donne corps à un duo chorégraphié par Géraldine Alberti-Ivanez où les membres désarticulés de Marie se déglinguent, se décomposent en autant de segments démantibulés, désarticulés: pseudo danse hip-hop de manipulation très réussie et évocatrice de la machinerie humaine. Jusqu'à ramollir ce petit corps assujetti, secoué, renversé en porté quasi classique. Une "personne singulière" que cette princesse "différente" en prise avec ce nouveau monde fantasque.Une visite à l'astrologue(le chef d'orchestre en personne) et le conte va bon train. 
 

Encore des images sublimes de dômes d'églises orthodoxes dans la nuit étoilée pour mieux nous faire pénétrer dans l'univers fantastique du conte.Un jeu magique avec cette noisette tant convoitée entre danseuse et conteur fait un tour de la salle, gai, magnétique, charmeur. Les péripéties s'enchainent, entrecroisées d'entremets dansés très touchant et bien ciblés dans le rythme du spectacle où la musique prend le relais...Gestes chaplinesques de Régis Royer, galvanisé par son personnage, malin et pourvu de dons scéniques pertinents.Mimiques et attitudes au poing, très filmiques, "mimodrame" lyrique, cette oeuvre charme et enthousiasme. Alors que le récit avance, les images défilent, colorées, vives: la cour des chats en pays lointain ravit de ses couleurs et modèles félins mi-hommes mi-animal... Créatures hybrides où la princesse métamorphosée en femme-chat se révèle aussi dans la gestuelle très fouillée d' Elodie Sicard. Belle et généreuse présence sur le plateau parmi les musiciens.
 

Duo de charme sur les postures animales cavalières de l'un et de l'autre, segmentation raide et articulée simulant la mécanique ou la chevauchée des montures du Sultan. Dans le "deuxième rêve de Marie" apparait un narrateur en frac et chapeau haut de forme, assis dans son fauteuil pour mieux nous conter la suite des aventures de ce curieux et énigmatique"casse-noisette". En images, flocons de neige de Noël, danse des rats.. Tout y est pour émerveiller et éclairer nos lanternes sur le contenu de l'histoire si méconnu. La harpe en sublime évocation de tout ce petit monde gourmand, joyeux autant qu'inquiétant...Danse des massepains pour déguster la rondeur de cette musique dite de ballet, appétissante, apéritive à souhait. Danse de la fée Dragée oblige, en ombres chinoises. Ces moments de danse qui ponctuent le spectacle opèrent en apparitions récurrentes, servies par une interprète maline malicieuse, Elodie Sicard en pleine volupté dansante. Clin d'oeil à cette fête du gout: une noisette est l'enjeu de cette aventure qui dévoilera toutes ces facéties plus d'une heure durant au grand bonheur du public.
 

Palais de la Musique et des Congrès LE 7 jANVIER
 


 

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire