Défilé pour 27 chaussures
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De la femme « aux semelles de vent » aux pompes funèbres, il n’y a qu’un pas que Mathilde Monnier franchit allègrement. Mais ne vous y trompez pas, plutôt que les talons noirs fougueux des stilettos, vous y découvrirez des chaussures faites pour marcher au pas, au trot et défiler en cadence, des souliers lourds de tout le courage de l’humanité, des bottes dont la rigidité dit aussi la droiture. Mocassins, derbies et graves richelieus nous racontent la tenue et la route interminable, les chemins divergents dont ces chaussures demeurent les vestiges et les témoins. Chemise blanche et jambes gainées de collants noirs, Mathilde Monnier leur emboîte le pas et défile seule en groupe, en prenant les godasses à contrepied et la déambulation au pied de la lettre.
Accompagnée par ces coursiers infatigables cirés de près, étincelants et noirs, elle arpente le plateau, prenant la pose et l’attitude que l’accessoire suppose. C’est donc en grande pompe que la ballerine et non moins célèbre chorégraphe retrouve ses chaussons en revenant à Montpellier, et retrouve le festival qu’elle n’avait jamais vraiment quitté depuis 1993 ! C’est dans une version revue et corrigée qu’elle livrera au public montpelliérain son Défilé pour 27 chaussures conçu avec Olivier Saillard, historien, performeur et directeur artistique de la marque JM Weston. Une randonnée mystérieuse et poétique… Agnès Izrine
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Pour travailler la reprise de ce
spectacle, Mathilde Monnier a été accueillie en résidence à l’Agora,
cité internationale de la danse avec le soutien de la Fondation BNP
Paribas
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