A tombeaux ouverts
Deux femmes, vêtues de noir racontent l’odyssée de marionnettes usées, revenue d'un long périple de spectacles. L'une raconte et décrit l'anatomie de ces êtres de chiffons ou autre matériaux Six caisses à claire voie en sont emplies comme des fœtus dans des bocaux de formol.
Une voix off, aux accents germaniques évoquent le destin de chacune.Habillées de leur carcasse avec os, atlas, c^tes flottantes et autres abattis.Une est comme une femme nue, manipulée encore devant nos yeux, l'autre est de matière grise et se secoue sur une musique techno. Comme des trophées, des macabés elles nous scrutent puis sortent une à une de leur coffre translucide.C'est jubilatoire ou morbide, peut importe, les images sont fortes et éloquentes: un pilier de deux corps serrant une marionnette fait mouche sur fond de musique médiévale: pilier des anges mouvant sur polyphonies lointaines.
La relique, les ossements et si la tombe de Georges avait les bonnes mensurations pour l'ensevelir comme un humain? Le trou, le cercueil de la mémoire pour tombeau: une "concession" se libère, alors allons y sans concession, libres et sereins
La pièce est étrange et interroge sur notre rapport à l'effigie plastique, reproduction quasi à l'identique du corps humain comme chez les plasticiens Duane Hanson, Toni Matelli ou Ron Muek.
Les deux actrices gisant parmi ces gisants dans le cimetière sous le soleil: le lieu reprend ses droits et la Vierge veille à la paix de cette sacrée scène!
Une fois de plus les "Sujets à Vif" font preuve d'audace et de décalage, mêlant disciplines et acteurs, auteurs et musiciens dans un vaste champ d'investigations indisciplinaires!
A l'Espace K le dimanche 15 MARS 18H 30
Dans le cadre du festival "Les Giboulées" organisé par le TJP Centre Dramatique National
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