dimanche 24 juillet 2022

La danse en AVIGNON LE OFF (suite n° 3): au gré des rencontres....

 "ICE"- GUEST GARDEN PARTY- aux Doms  de Bahar Temiz: du lien qui nous relie...



Le KVS , Théâtre de Ville Flamand a choisi pour cette Garden Party aux Doms, la chorégraphe performeuse Bahar Temiz, pour présenter un extrait de la performance solo de l'artiste, ceci sur les planches de la scène du Jardin, à 11H en plein air...Un moment étrange et curieux où la danseuse suit son chemin, seule aux prises avec une étrange "corde"...Corde, ce mot tabou des gens du spectacle, celle qui étrangle les matelots, celle qui donne la poisse et la malédiction, superstition indéfectible du langage théâtral.Elle puise dans ses entrelacs, la force et la singularité de la matière, tendue, courbe, alangui . Ligne à terre, méandres comme un lit majeur de rivière qui se meut et se répand au sol. La performeuse la manipule, la déroule, entre deux arbres, les bras impliqués par la tension ou l'enroulement progressif de la corde autour de sa tête. Comme un nid aussi, vide, mais accueillant pour une survie possible, une niche où se lover, se construire, nidifier où s'envoler. La vision est belle nimbée de soleil, de chaleur, d'odeur de pinède. Élaborée pour la "boite noire" cependant, ce work in progress est prometteur et captivant. Des instants uniques lors d'un festival....

"ALMATAHA" de Brahim Bouchelaghem (compagnie Zahrbat) au Théâtre de l'Oulle: la mythologie faite mouvements...


Marionnette et danse pour explorer les traces de la mythologie avec humour, délicatesse, tendresse et talent étonnant. L'histoire est simple, toute en objet décrite, incarnée, explorée pour rendre tangible un univers fondateur. Voyage initiatique fort bien conduit et organiser pour faire décoller dans l'imaginaire, autant cette marionnette manipulée par trois danseurs hip-hop, où bercée par un french cancan de vaches suisses, délicieuse touche d'humour sanglant dans cette atmosphère tendre et romanesque à souhait.

"KILL TIRESIAS"de Paola Stella Minni et Konstantinos Rizos (compagnie Futurimmoral à la Scierie: les yeux écarquillés....


Homme et femme, humain et serpent, Tiresias apparait et se confond avec ses divinations: entre ironie d'une catastrophe imminente et la tristesse d'un redémarrage, le sort ce cet anti héros est ici l'endroit d'une pure réussite chorégraphique, visuelle et sonore. Un bijou dans un écrin, perle rare de ce festival Off en matière de création en danse contemporaine."Avant la fin du monde, j'aimerai quiconque entende que je crie que je t'aime" et c'est peu dire que cette relation étrange qui s'installe entre deux êtres, comme dans les ruines d'un Pompéi englouti, d'une ville disparue.On se relève pour y puiser poésie du geste, regard doublé sur les paupières peintes pour aller au delà du réel et images vidéographiées de toute beauté signées Cyril Cabirol, Geoffrey Badel.Une oeuvre intense, mystérieuse, fertile en créativité: à suivre absolument!

"PEOPLE WHAT PEOPLE de Bruno Pradet (compagnie Vilcanota) à la Scierie: voir et revoir...


Un challenge pour cette pièce où "l 'on n'achève pas les chevaux" malgré fougue, énergie et passion débordante tout le long de ce parcours échevelé de danse de tension, courses et poursuites inimaginables...Souffle et ventilation, résonance dans les corps investis par le démon du mouvement, l'épidémie de fièvre de danse et la folie à corps pas perdus de sept danseurs ...qui ont ainsi fait le tour du monde en chevauchée fantastique! Des as de l'endurance, de l'épuisement, de la perte...Du don de soi...

"DE VENUS A MIRIAM, AU PAS DE MON CHANT" de Chantal Loial (compagnie Dife Kako) au TOMA: les voix de leurs maitres....


Un duo qui l'air de rien dit beaucoup sur cette Vénus Hottentote qui nous avait déjà fait vibrer en 2015. Ici les voix chantée et enregistrée se joignent au mouvement pour un duo lyrique, dansé, fort militant et engagé. La femme y est reine et puissante, sa voix se fait entendre et écho du sort des femmes d'Outre mer...
On y puise énergie et empathie avec conviction: Vénus n'est pas un mythe mais bien une nouvelle Terpsichore en baskets!

"BALAYER, FERMER, PARTIR" de Adèle Duportal (compagnie Plumea) au Théâtre Au bout là-bas: virevoltes.....


Elle est seule dans sa boite noire, petit théâtre intimiste du fin fond d'une ruelle d'Avignon...Seule? Pas sûr puisqu'un texte l'accompagne en voix off celui de Lise Beninca, au titre éponyme. Alors se joue le destin d'une femme accrochée à ses rêves, ses hésitations, ses revers, ses déceptions. La danse coule et se répand dans son corps comme un flux incessant, fluide, galvanisée par le texte qui défile à nos oreilles comme une musique continuelle.Quelques instants de pause ou de silence pour ponctuer cette quête de vie, de changement, de revirement.

 

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