I was wearing my skin unfresh - spectacle immersif de micro-drames sonores sur les textes de Diane Williams et John Cage, une nouvelle création de Finbar Hosie et Emiliano Gavito
LIEU D’EUROPE - Strasbourg
Samedi 29 juin
18.00
I was wearing my skin unfresh / Je portais ma peau souillée
Micro-fictions musicales
Réservé à un public de +16ans
Dans le cadre du mois des visibilités LGBTQIA+, le Lieu d’Europe et Lovemusic proposent une lecture musicale d’une sélection de courtes histoires de l'auteure américaine Diane Williams, ainsi que d’autres textes et témoignages issus de l’héritage artistique LGBTQIA+. Traitant de la sexualité et du désir et articulée autour des questionnements du statu quo hétéro/normatif et des dynamiques du pouvoir relationnel, chaque histoire tisse son propre microcosme, intimiste et décalé.
Membres du collectif strasbourgeois, le compositeur franco-britannique Finbar Hosie et le performeur et flûtiste Emiliano Gavito ont composé des miniatures musicales et des lectures audacieuses de ces micro-fictions. Le spectacle invite le public à un dialogue musical et littéraire qui rend compte de la diversité des expériences émotionnelles humaines dans un dispositif sonore et scénique immersif.
Musique au long-court...Dans un dispositif original au sein de la toute nouvelle salle de spectacle du Lieu d'Europe, c'est une performance immersive et singulière qui s'offre à nos sens, à nos corps en éveil. Des cadres de fenêtres comme plantés pour une scénographie au coeur de laquelle une couche-coussin noire accueille les spectateurs, proches et dans le décor. Emiliano Gavito y fait son apparition en longue jupe après un prélude poétique silencieux affiché sur l'écran-cadre des futures images projetées. Crachins, éclaboussures sonores qui sourdent de sa flûte, borborygmes, éclats de voix, brisures et cassures de sons inaugurent le fil sonore d'une narration parallèle diffusée en bande son.Le souffle et la respiration y sont convoqués comme filtre, la bouche de l'interprète considérée comme un goulot sonore éruptif. Le visage éclairé, seul surface de peau et d'expression, gueuloir sculpté par la lumière: un masque facial résonant impressionnant. Alors que des images floutées de femmes défilent en désordre sur l'écran, comme défenestrées. La chair est présente comme au coeur des mots, doux érotisme en filigrane. Des femmes lascives et très présentes. Ses doigts sur le micro-écran tapotent et percutent comme un grillon musical qui aiguise ses élytres. Pour attirer qui? Un partenaire invisible à qui est confié sa voix dans le confessionnal païen, cadre penché, moucharabieh scénographique La voix suave, percussive de l'autrice pour bercer nos imaginaires et nous projeter dans des espaces sonore, paysages inouïs. La diction est parfaite et les histoires s'écoutent, se regardent. Comme une correspondance épistolaire entre la musique, le phrasé des mots, la syntaxe des nouvelles littéraires qui s'enchainent. Un grimoire secret et confidentiel rehaussé par le son des différentes flûtes utilisées. Les percussions buccales comme des épreuves de force de sources sonores organiques, animales. Signes, signaux sonores pour noce de séduction, parade nuptiale d'oiseau, d'insecte aguicheur. Les images déferlent, colorées, floues comme un ludion qui n'a de cesse de se mouvoir.Des ombre chinoises se profilent, le musicien-acteur se tisse une étole de racines fluorescentes qu'il colle sur soi. Une lampe de chevet vient adoucir ce climat cosy et protecteur. Des répercussions toujours en vibrations éclectiques et surprenantes,formes rondes ou allongées. Comme un officiant, un prêcheur, chamane prédicateur, il opère devant nous assis en tailleur. La proximité est charnelle et jour sur les sens de l'auditeur complice de cette messe cérémonie du son. Chamane et grand orchestrateur de ce rituel inattendu pour nous, avec nous. Pythie qui filtre paroles et sonorité pour de bonne augures; des aveux, des parole, de la poésie sonore pour cette flute traversière augmentée,vagabonde en échappée belle pour mieux franchir les frontières des genres .musicaux. Du sexe au final bien trempé, orgueilleux, insatiable pratique naturelle et sensible pour embrasser les corps en tous sens dessus dessous. Les cadres des fenêtres détourné pour aiguiser nos imaginations spatiales sur un monde à la renverse, en ruine ou planté différemment!
Des moments de communion intenses et recherchés pour satisfaire une curiosité salutaire et salvatrice!
Lovemusic
Emiliano Gavito - flute, performance
Finbar Hosie - composition, mise en scène
Gipsy Vazquez - scénographie
Ce spectacle s’inscrit également dans le cadre du programme Lire Notre Monde pour l’année de labélisation de Strasbourg comme Capitale Mondiale du Livre.
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