mercredi 18 décembre 2013

Danse, graphisme:un coup de patte de Guillaume Bertrand pour Nathalie Pernette et sa "peur du loup"!

Un solo est toujours une gageure, mais comme disait Raymond Devos, "c'est fou le monde qu'il faut pour faire un solo"!
Et elle est loin d'être seule sur scène, Nathalie Pernette pour sa dernière création, "La peur du loup"
Une scénographie à la fois riche et sobre, évoque un paysage d'hiver: traces de frimas blanchi, sol jonché de crânes d'animal, branche d'arbre où s'accroche un corbeau: on se croirait sur le plateau du Larzac, en Margeride,près de Marvejol où chez la bête du Gevaudant: au pays des légendes tenaces, ce Massif Central où l'on cloue encore les corbeaux sur les portes des granges.


Pour éloigner les mauvais esprits, chasser le loup...Celui qui rôde encore aux lisières des forêts.
Elle est vêtue de noir et évolue dans une gestuelle précise, électrique:de la station "debout" elle oscille lentement vers la reptation, évocation de l'animalsans jamais de mimétisme.
C'est plutôt l'osmose entre sa toile de fond, un décor mouvant d'images vidéographies signées de  Guillaume Bertrand: autant de traces, de griffures en noir et blanc, de ratures, rayures qui scandent l'espace, griffonnent un ciel grisonnant, raturé.Trèsbeau graphisme qui se métamorphose ensuite en coulures de couleurs, vertes, jaunes qui sourdent de l'écran et se déversent lentement, virtuellemnt sur le plateau.Fusion du corps de la danseuse, osmose avec ces fondus enchainés...Un inventaire d'images de films d'horreur, des visages effrayés défilent dans un savant montage très rythmé:la peur nous gagne, nous submerge, nous envahit....Belle évocation que ces icônes glanées dans la banque d'images de films cultes.A la Christian Marclay et ses "téléphones" de 1995. On songe aussi au travail de Karine Ponties avec Thierry Van Hasselt (Brutalis), ou François Verret avec  Vincent Fortemps( Chantier Musil-Coulisses) Tandis que hurlent les loups, en aboiements sauvages, tandis que la bande son énumère les cas de crimes de loups, de blessure, morsures ou de mort d'homme.
Le mythe du loup court toujours, pour de vrai!
On hurle aux loups, à pas de loup , sans se faire prendre dans la gueule du loup
Promenon-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas...
Dernières séquences où la danseuse se transforme en hybride, mi femme, mi bête avec son masque de carcasse , de crâne de bestiole; c'estfascinantetcela vient encorehanternosespritsapeurésàl'issueduspectacle.
La musique de Franck Gervais,très en phase aveccetteatmosphère étrange et fantastique, se révèle encore à la mémoire vive et immédiate.Et ce soir là, la pleine lune battait son plein.....

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