Musica en grande forme orchestrale
Géographie des sons, frissons, poly sons!
Soirée "officielle" d'ouverture du festival Musica le 26 Septembre au PMC à Strasbourg: un programme de choc.
"Kraft" de Magnus Lindberg, une oeuvre de 1983;
Avec pour orchestre le fameux SWR Sinfonieorchester Baden Baden / Freiburg et l'Ensemble Modern sous la baguette du jeune chef Pablo Rus Broseta!
Large dispositif orchestral d'où le premier son émane du chef lui-même: un coup de sifflet!
Le ton est donné car il s'agira 28 minutes durant d' une course folle, marathon musical et très physique pour les interprètes investis "de force" dans la mise en scène: la percussionniste arrive "en retard", les instruments à vent, plus tard se faufilent dans les rangées de l'orchestre, puis s'évadent parmi le public!
Et ceci dans une atmosphère survoltée, vibrante, agitée...Folie, stress,urgence?
Peu importe, l'allégresse de la partition, la virtuosité de Nina Jansen-Deinzer, clarinettiste au dos dévoilé par un costume noir très seyant, participe de cette fébrilité, fait mouche, focalise l'attention sur ses va et vient précipités, d'un instrument à l'autre: les vents puis l'énorme gong qu'elle va embrasser de tout son corps, faire résonner comme un titan, la masse sonore sous le coup fatal du marteau!
C'est humoristique, drôle et décapant! On en attendait pas plus de ce "Kraft" du génial finlandais Magnus Lindberg, toujours jeune et friand de surprises
La pièce est pour clarinette, deux percussions, piano, violoncelle solistes et orchestre. C'est l'une des premières œuvres du compositeur, d'une violence caractéristique du style des débuts de Magnus Lindberg1.
.Spatialisation du son, réorganisation de l'orchestre: il en est de même pour la création de Philippe Manoury "In situ" de 2013, une sorte de géographie musicale, plis de sons, surfaces tremblées, échos et effondrements, déflagrations tectoniques à l'appui!
L'orchestre se plie aux extravagances de la partition, une partie sur des échafaudages, en off de l'orchestre sur le plateau.
Vertige de la musique, dissémination, éparpillement des sons, géométrie des ensembles pour une spatialisation singulière et réfléchie des groupes d'instruments
A voir, à entendre comme des masses de couleurs sur une toile, des poids et appuis de tension pour créer un univers plein, fort et en abondance de volumes sonores puissants.
Dans In situ, Philippe Manoury choisit simultanément ces
deux options principales et en fait même l’argument initial de sa
proposition. Sur scène, un ensemble de solistes groupés en familles
homogènes (bois, cuivres et cordes) fait face à un orchestre à cordes,
puis tout autour du public le grand orchestre se répartit en petits
groupes individuels, figurant dans certains cas une géométrie
particulière (les percussions forment un carré, les cuivres un
triangle…)
In situ est en définitive une magistrale
combinaison de « géographies musicales ». Manoury dit se souvenir, sans y
recourir systématiquement, des « moment form » chères à Karlheinz
Stockhausen, qui génèrent des centres de gravité très caractérisés
(pluies de sons, surfaces tremblées, échos, effondrements ou encore
déflagrations) reliés entre eux par des transitions plus hétérogènes «
floutées » en degrés successifs.
Créée en 2013 à Donaueschingen, In situ s’est d’emblée imposée comme une des grandes partitions du compositeur et une réflexion sur la grande forme.
La musique pour orchestre en "grande forme"
samedi 27 septembre 2014
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