Au Musée du quai Branly
L’exposition revient sur les sources du tatouage et présente le renouveau de ce phénomène désormais permanent et mondialisé.
Dans les sociétés dites "primitives", issue des mondes orientaux,
africains et océaniens, le tatouage a un rôle social, religieux et
mystique et accompagne le sujet dans ses rites de passage en l’incluant
dans la communauté. À l’inverse, en Occident, on retient qu’il fut
marque d’infamie, de criminalité, attraction de cirque (avec le
phénomène des side-shows) puis marque identitaire de tribus urbaines.
Durant la première moitié du 20ème siècle, il a en effet évolué au
sein de cercles marginaux, et il est demeuré geste clandestin jusqu’à ce
que les médias le surexposent. Aujourd’hui, la publicité ou la mode
s’emparent de ses codes. Cette approche géographique et antinomique tend aujourd’hui à disparaître
: dans les sociétés traditionnelles, le tatouage perd son exclusivité
rituelle ; dans les sociétés urbaines et au style de vie
"occidentalisé", son caractère marginal s’efface pour devenir un
ornement corporel assez communément partagé.
Le champ universitaire s'est déjà penché sur les valeurs ethnologiques ou anthropologiques du tatouage, avant d'en explorer le terreau sociologique et les significations psychologiques. Depuis peu, les universitaires étudient la popularisation de la pratique en milieu urbain, qui établit le corps comme un lieu d’affirmation de soi. Mais le champ artistique et celui de l'histoire contemporaine restent encore à investir. Ce sont tous ces domaines que l’exposition explore, en offrant un nouvel éclairage sur le tatouage. Outre l’histoire du tatouage et son ancrage anthropologique fort, elle souligne également le geste de l'artiste, les échanges entre tatoueurs du monde entier et l’émergence de styles syncrétiques.
Certaines
des œuvres présentées dans l’exposition sont susceptibles de heurter la
sensibilité des visiteurs, et tout particulièrement du jeune public.
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