En livrant sa vision des jeux olympiques, revisités apparemment de façon ludique il délivre un message pertinent sur l'humaine condition. "Egg", un sport inventé entre chinois et japonais, un sport ou l'on va perçer des oeufs, percer leur secret afin de faire la plus grande omelette du monde!
Un sport où danse, théâtre, chant se mêlent pour un métissage éclatant et tonitruant.
Le spectacle est mené tambour battant, efficace quasi trois heures durant, sans faille ni essoufflement.
De très beaux costumes à la japonaise, stylés Myaké ou Kenzo, à la griffe plissée et blanche.
Le décor est architectonique et bouge, de déplace au gré des saynètes: petites cabines où apparaissent et disparaissent les joyeux lurons d'une troupe de footballeurs, de leurs fans, de leurs progénitures.
Conjuguer sport, humour, en décalé avec une position politique plus que correcte mais dénonçant les horreurs des manipulations des gouvernements à l'aide de "du pain et des jeux", du pain et des "œufs"
Le titre, Egg, renvoie au nom d’un sport imaginé par l’auteur, metteur en scène et acteur japonais. Dans un décor entre ruine et rénovation, une équipe le pratiquant se prépare pour les Jeux olympiques de Tokyo. Lesquels ? Ceux de 2020 ? Non, car la pièce date de 2012, avant la sélection de la capitale nippone. Ceux de 1964 ? Oui… Mais ceux de 1940, attribués au Japon et annulés à cause de la guerre, ne sont pas loin.
Dans The Bee, son précédent spectacle, qu’il avait également joué à Chaillot en 2014, l’auteur dénonçait l’escalade de la violence après le 11-Septembre. Ici, il part des excès du sport, mais aussi de la pop, pour glisser vers l’évocation des crimes de l’armée impériale nippone dans les années 1930 et 1940. On retrouve les joueurs d’egg en Mandchourie – où le Japon a imposé un régime fantoche en 1932 –, menant des expérimentations médicales.
A Challiot à Paris jusqu'au 8 Mars
www.theatre-chaillot.fr
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire