Avec
Sarah Brabo, chant
Rowan Hamwood, flûte
Nina Maghsoodloo, piano
Baglione Andrea, scénographie
"Un appel à la lumière, aux forces telluriques, voilà ce que proposent ces Nouvelles Incantations. À travers les œuvres de Cage, Ligeti, Wajnberg, ou Messiaen, trois enchanteurs invitent le public dans un voyage à travers la magie de la musique des XXe et XXIe siècles."
"Ces trois mystérieux personnages se livrent à un rituel onirique, portés par une scénographie mordorée, emplie de jeux d'ombres et de lumières. Au gré de leurs déplacements dans un temple musical représenté par cinq autels d'or et un piano, ils donnent vie à un imaginaire fantastique, entre cérémonie intime et veillée illusoire."
Un très curieux rituel, mis en scène pour l'espace du chœur de Saint Paul en parallèle à l'exposition "Prières" de Robert Stephan. Un dialogue possible entre jeu, hasard, spiritualité si l'on songe à la première oeuvre abordée par le trio :"The wonderful widow of eithteen spring" de John Cage.
Un étrange duo entre les percussions subtiles, effleurées de la pianiste sur la carapace de son instrument, et la voix susurrée, modulée de la chanteuse, cachée, invisible, grimée d'or sur le visage, étrange personnage dissimulée sous le piano que l'on découvrira par la suite. Un opus comme un reliquaire de spectre, ectoplasme planant dans les airs, comme un doute habité qui répond aux échos de l'architecture: suspens pour un "polar" annoncé.
Les œuvres suivantes font preuve d'autres caractères envoûtants, étranges inouïs: celle de Narcis Bonnet ou Ligeti, là où la flûte intervient, tactile, percussive, légère et subtile, toujours au souffle surprenant, alors que la silhouette vêtue de paillettes d'or de Rowan Hamwood, s'imisse dans l'espace, fragile comme les notes égrenées de son instrument, la flûte angelique et paienne à la foi, équivoque comme chacun des personnages instrumentistes de la formation..
Coup de chapeau particulier à la chanteuse, "toute contemporaine" élève de Françoise Kubler, Sarah Brado-Durand, étoile dansant sur ses cordes vocales, au répertoire et tessiture très large, du plus doux aigu, au grave résonnant, profond, appuyé par la force et la conviction d'un jeu plein de rebondissements et variations.Présence dramatique et jeu d'actrice raffiné, dosé par le savant exercice de haute voltige vocale: saisissante maturité et vécu des œuvres. Imprégnée de sens, habitée, mutine et maline actrice d'un théâtre vocal absurde et énigmatique
Véritable spectacle, structuré, et non "récital" empilé de morceaux juxtaposés, cette prestation pour des "débutants" est un coup de maître à danser, chanter, regarder; Ecoutez la danse, regardez la musique" disait Balanchine: nous voici ici en face d'une production très professionnelle, pensée, rythmée et mise en espace par la complice Andréa Baglione, discrète metteur en scène et scénographe de ces corps constitués comme des vecteurs et "passeurs" de musicalité, comme des lecteurs avisés d'opus variés, inédits, surprenants On se plait à écouter et regarder le jeu de la pianiste Nina Maghsoodloo, non comme une concertiste, mais comme la prolongation de son instrument, tout comme la flûte, elle aussi témoin et passeur du souffle de l'âme de chaque morceau.
On découvre encore des œuvres de Messian "L'amour de Piroutcha"où la voix, une fois de plus, modulée, fine, élevée et chaleureuse évoque des univers suspendus au mystère, à la foi, à la prière.
Répertoire adapté à la circonstance, fruit d'un long travail de réflexion, de pensée et de connaissance sur le répertoire contemporain, ardu, beau et accessible à qui veut bien se laisser ravir et surprendre, capturé pour être captivé, médusé et "sans voix"
Sur la "bonne voie", le quatuor de si jeunes interprètes, matures, conscients, sages et indisciplinaires musiciens sensibles à la corde raide, au déséquilibre de cet inconnu qui sommeille en nous et se révèle quand il le sait propice à la découverte et au partage
Dans le cadre de "passeurs de lumières", voici le plus juste événement, taillé sur mesure où les pieds nus de la chanteuse, s'allient au sol et à l'éther, où la flûte résonne en cascade, où le piano en ricochet, répond à l'acoustique et réverbération du lieu. Le public, concentré, à l'écoute, en communion et empathie se fait le "témoin", l'instrument que l'on se passe de l'un à l'autre pour "gagner" la lumière, le jeu et le partage.Et passer "la bonne nouvelle"
Un bel "avenir" devant eux, ces cascadeurs de la musique d'aujourd'hui, ces Axis Modula dont "les nouvelles incantations" sortent de l'ombre pour illuminer regard, écoute, respect et enchantement
Au temple Neuf le 24 Juin: solstice bien engagé sur la "voix" du succès!
Le roi Soleil peut entamer une danse et se réjouir, une autre étoile est née dans la constellation des formations musicales de qualité !
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