vendredi 2 juin 2017

"Le radeau de la Méduse" au TNS :Judas sous les verrous !


"En 1940, de jeunes enfants anglais, âgés de neuf à douze ans, se retrouvent isolés en pleine mer sur un canot. Ils avaient pris le bateau pour fuir le Blitz, mais leur navire, bombardé, a coulé. Bien décidés à être solidaires et exemplaires face à la situation, ces jeunes chrétiens s’organisent pour survivre, se rationner et se répartir les tâches. Mais la découverte de leur nombre va saper cette harmonie : ils sont treize. Qui est le « Judas » parmi eux, qui les empêchera d’être sauvés ? Cette pièce de Georg Kaiser (1878-1945) met à jour les dérives de l’éducation, les mécanismes d’endoctrinement et la cruauté d’une société qui ne peut se passer de bouc émissaire."

Et Thomas Jolly de s'emparer de ce "fait divers", ce "d'après une histoire vraie" pour confectionner une pièce singulière: unité de temps, de lieu et d'action dans une barque, petit navire à la dérive, "radeau de la Méduse" sans capitaine, si ce n'est la "collégiale" de 13 jeunes enfants qui réinventent une société, micro collectif qui s'auto-gère dans la style de la plus féroce loi, celle de la jungle!
Jungle de solidarité d'abord qui se forge devant cette situation unique: des rescapés, des "enfants" qui vont découvrir sans autre autorité, le fonctionnement d'une société où émergeront rapidement, cupidité, pouvoir, humiliation et autres traces d'amour vache et féroce.
Les tableaux s’enchaînent, magnifiques icônes picturales où le travail de la scénographie rejoint celui d'un peintre en quête de lumières et d'obscurité, en quête de perspective, de composition chorale des groupes dans ce rafiot de misère et de gloire. Les comédiens qui ont l'âge des jeunes héros, ou presque, sont justes et pertinents, habités, volontaires et déterminés à mener la barque contre vent et marées.
Le groupe 42 de l'école du TNS est bien une équipe soudée, ici pour le meilleur, dans l'histoire pour le pire: le "petit renard roux', bouc émissaire ou brebis galeuse d'un troupeau grégaire en serait la cheville ouvrière. Deux heures durant, la Nave va et voguent les fantasmes du groupe en quête de survie, de sauvetage Jusqu'au mariage, jusqu'aux discours vociférants, jusqu'aux scènes de rivalité mais aussi de bonheur et de joie: l’embarcation de fortune nous dirige tout droit dans le décor: celui d'une fiction qui a bien des traits de réalité! Le chœur vocal nous entraînant dans une chorale poétique et salvatrice


Au TNS Salle Gruber jusqu'au 11 Juin 20H


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