vendredi 26 septembre 2025

"Nexus de l’adoration" de Joris Lacoste : un carnaval chatoyant, un voging musical décapant inoxidable.

 


Créé avec succès au Festival d’Avignon en juillet, le dernier projet de Joris Lacoste est un spectacle « pop-liturgique » sur l’hétérogénéité de nos modes d’existence et de nos expériences du monde.

Nexus de l’adoration imagine un nouveau culte pour notre temps, une religion de l’inclusivité maximale dont le principe serait d’embrasser toutes les formes de vie (et de non-vie), de respecter toutes les manières d’être, de célébrer toutes les choses : une cigarette électronique et un amas galactique, une mitochondrie et le dernier son de Jul, un cerf dans la brume et un orgasme multiple, un triple-double de Simone Biles et une fausse moustache, une motion de censure et un grec complet sauce algérienne. Cette multiplicité radicale est une condition de notre temps. Réunissons-nous pour inventer la cérémonie qui la célébrerait.


 Un nexus est une connexion, généralement là où de multiples éléments se rencontrent.Lien, liaison, communion, tout contribue ici à tisser des relations entre les protagonistes, les situations, les disciplines artistiques requises pour faire union, réunion, assemblée, forum, agora ....Alors voici un portail grand ouvert pour passe murailles incultes mais épris  de cérémonies spirituelles d'un genre nouveau..La scène devient lieu de partage et de communion pour une tribu, une gentille horde, une meute docile et bien dressée à de nouveaux instruments de foi et de croyances...Une célébration païenne se profile au fur et à mesure dans l'arène scénique où chacun existe, connecté, relié comme cette fleur "la renouée". C'est la danse, la chorégraphie qui soude l'ensemble dépareillé de cette fresque épique et picaresque à la diable.Les officiants de cette grand-messe sans nef ni clocher  sont unis par une singulière parole, des gestes mesurés, souples aléatoires dans ce grand espace ouvert, habité par les musiciens et leurs instruments. La musique, hybride et déjantée sourd de cette assemblée explosive qui rayonne, bon-enfant, bienveillante.Comédie musicale ou divertissement savant, cet opus est source de diversité, d'engagement pour œuvrer vers un langage commun que chacun peut utiliser à sa guise pour naviguer sur cette mer intranquille.Nexus sera le dieu des divergences, du soulèvement jubilatoire des corps vêtus de lambeaux chatoyants, d'un pelage quasi animal révélant nos inclinaisons vers d'autres mondes.De ce joyeux fatras ambiant, cette cavalcade intranquille colorée et burlesque, on ressort essoré mais ni blanchi ni repassé: pas de manières, de codes imposés pour cette représentation d'une cour des miracles utopique, ludique. Les règles du jeu ne sont pas communion solennelle ni repentir ou confession: si une nouvelle religion est née c'est une façon d'être plurielle, La parole n'est pas divine, elle est danse et musique, expression de l'altérité dans une agora rythmique facétieuse. Au final de ces deux heures d'office pour pèlerins assoiffés, encore quelques injonctions en direction du public: en voulez-vous, en voilà de farces et attrapes de comédie humaine bien relevée. "J'adore....." aurait chanté Katerine!
 
Conception, texte, musique, mise en scène, chorégraphie Joris Lacoste

scénographie, lumières Florian Leduc
collaboration à la danse Solène Wachter
collaboration musicale et sonore Léo Libanga
costumes Carles Urraca


Distribution

interprétation et participation à l’écriture Daphné Biiga Nwanak, Camille Dagen, Flora Duverger, Jade Emmanuel, Thomas Gonzalez, Léo Libanga, Ghita Serraj, Tamar Shelef, Lucas Van Poucke

son Florian Monchatre
assistanat à la mise en scène Léo Libanga, Raphaël Hauser
régie générale Marine Brosse
stagiaire Seydou Grépinet

 


Au Maillon les 26 et 27 Septembre  dans le cadre du festival MUSICA





0 commentaires:

Enregistrer un commentaire