mercredi 20 juillet 2011

Daniel Dobbels oscille avec "A la gauche de l'espace" dans le "Avignon off"

« A la gauche de l’espace » de Daniel Dobbels
Danseur, penseur et philosophe, chorégraphe de la pensée, Daniel Dobbels nous livre un duo au-delà du temps, de la pesanteur, symbiose de lumière et de corps pensants : une mélodie au petit matin, au creux d’un jardin suspendu au cœur d’Avignon, à « La Parenthèse », un site privé, un passage intime au sein de la ville.
C’est à l’invitation de « La belle scène saint-denis » que se réunissent des artistes aux talents multiples dans un désir d’échanges, de partage.
Daniel Dobbels fait partie de ceux qui engagent les interprètes dans son processus de réflexion, de flexion des corps qui oscillent de la tête aux pieds pour servir au plus profond, au plus près les préoccupations de cet homme à la chevelure grise, au port de tête très stylé.
Sur la très belle partition de Pascal Dusapin (Etude N°1) pour piano,  Marine Chesnais et Carole Quettier évoluent avec lenteur et délectation, sobres et entières, vouées au rythme d’une « lente révolte », « volte lente » se dégageant d’un poids immense « et dérivant inexorablement vers la gauche, comme si cette danse devait rompre avec toute droite ».La gémellité des corps, leur fausse symétrie, leur long étirement dans l’espace commun qu’elles définissent sans cesse, procurent un plaisir intense, une délectation savoureuse, onctueuse.
Les deux femmes s’emmêlent, se défont, se fondent pour se liquéfier subtilement, de façon continue, sans heurt. C’est une écriture de la dépose, du couché qui touche et pénètre notre imaginaire de façon persuasive, intuitive, inventive. Des instants suspendus à la lisière de l’inconscient comme rivés à l’extrême écoute du monde sensible, à la perméabilité des sens et la porosité de la présence de la danse, dans la lumière, la brise, la magie d’un matin égaré.
GENEVIEVE CHARRAS

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