mercredi 20 juillet 2011

"Enfant" et "(M)imosa" : Qui est là? dans le "in" en Avignon


LA DANSE DANS LE "IN" en Avignon
Boris Charmatz avec « Enfant » lâche la plus belle horde de gamins qu’il soit dans la Cour du Palais des Papes. Inertes, baladés, balancés, ballottés au début , jamais « manipulés » par les adultes-danseurs, ils gisent, font et défont l’espace. Ils fondent dans le sol, se répandent comme des fluides, puis prennent pieds dans ce monde, s’en font les agitateurs, animés par leur énergie palpable. Ils tracent diagonales et courses folles à travers ce plateau immense qui jamais ne les dépasse. Rois et reines, sereins, présents, ils s’affranchissent de machineries complexes, celles qui font un festival, qui aident aussi en coulisses à bâtir un proscénium. C’est une œuvre collective, une danse chorale qui s’ignore tant elle est spontanément généreuse. Alors Charmatz une fois de plus échappe aux règles et outrepasse par sa conduite irraisonnée et déraisonnable, les lois de la discipline.. « Indisciplinaire » en diable, comme il sait l’être pour son projet « Ecole d’art » ou « Musée de la danse ». Un édifice en Avignon à la gloire des autres, de la danse, de ses joutes et batailles hors la loi pour mieux « lever les conflits ». Aatt enen tionon, il gagne son pari pour mieux  relever les défis « à bras le corps »
Dans le genre et dans « la famille », Cecilia Bengolea et François Chaignaud calent un « (M)imosa » touchant et désopilant à la manière d’un grand fatras déballé, de danse, de chants de postures et attitudes déjantées, chères à leur esthétique du chaos et à celle du « voguing » qui un beau jour aurait rencontré ceux de la Judson Church !!!!.
Bienvenue chez eux, au paradis de la transformation et de la métamorphose. Qui est qui, qui sommes-nous, interchangeables ou identiques, façonnables ou façonnés par nos idéaux, nos entraves, nos désirs, nos rêves. Ils ont des corps « canoniques », superbes et glorieux mais au service d’autre chose qu’une beauté  assumée et rassurante. Le temps du spectacle, les quatre compères assouvissent leur faim d’humour, de détachement, de danse qui les parcourt de partout. Au final, on en sort ravi, agacé tendrement et stimulé par toutes ces formes qui se heurtent, se catapultent, s’entrechoquent pour mieux rebondir on ne sait vers où.
GENEVIEVE CHARRAS

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