jeudi 7 novembre 2019

"Ivresses sonores" avec la Symphonie N° 2 de Rachmaninov" et la "concertante" de Prokofiev

Distribution
Stanislav KOCHANOVSKY direction, Jean-Guihen QUEYRAS violoncelle
Lorsque Prokofiev, au soir de sa vie, rencontre le tout jeune violoncelliste qu’est Mstislav Rostropovitch, sa créativité connaît un nouvel élan. Pour lui, il compose une Symphonie concertante (à l’écriture de laquelle le virtuose participe), page nimbée d’énergie, de lyrisme et d’ironie parfois grinçante. Nous sommes en 1952 et cette inventive partition se voit qualifiée de « dégénérescence sénile » par Tikhon Khrennikov, alors à la tête de l’Union des compositeurs soviétiques, garante de l’orthodoxie du réalisme socialiste. Tout aussi enivrante est la luxuriante et épique Symphonie n°2 de Rachmaninov, emplie de bruit et de fureur.

Prokofiev : Symphonie concertante pour violoncelle
Cette musique très inspirée révèle des états de sonorités et de musicalité propres à Prokofiev: on y retrouve cette sensibilité à magnifier les instruments, en bribe de solo dans la masse sonore de l'orchestre, pris comme un écrin pour mieux faire rebondir la spécificité de chacun.Lyrisme du style tardif de Prokofiev, dynamisme et énergie de ses premières oeuvres s'y retrouvent et l'on savoure le doigté du violoncelliste virtuose, ovationné par le public auquel il offre en prime une "sarabande " de Bach, "première suite" avec générosité après l'execution de ce challenge musical Auprès et autour de lui, l'OPS est une bordure de rigueur et de sensibilité, accueillant chaque intervention en son sein pour magnifier une interprétation hors pair qui laisse rêveur ! On s'y tisse des histoires, des personnages apparaissent pour enluminer mélodies et contrastes d'une musique chatoyante et quasi constructiviste à l'image des courants picturaux de l'époque. Masses de couleurs, taches et impacts d'intensité, délicatesse des tenues plus ténues....

Rachmaninov : Symphonie n°2 en mi mineur.op 27
Deuxième morceau de bravoure de cette soirée, le tsunami légendaire de Rachmaninov qui inonde l'espace de ses volumes sonores et déconcerte, envahissant de ses échappées tumultueuses, les grandes contrées paysagères de ses suggestions sonores, développées à leur zénith ou firmament
Les flux et reflux des mouvements submergent les espaces on y perd pied pour se retrouver autre part sur la berge, subjugué ou asphyxiés selon l'empathie que l'on se découvre face à cette oeuvre grandiose et magistrale!
Ecriture chorale, fluide dans sa structure rythmique, la symphonie avance et se déploie une heure durant sans que fatigue et ennui d'écoute ne s'installent; L'OPS galvanisé par tant de richesse, d'ampleur et d'amplitude se rit des difficultés et l'on embarque pour un voyage au long cour avec docilité et intérêt De musique, enivrez vous pour ce "récital" qui fera date dans le cour des prestations de l'OPS...

.Au PMC les 6 et 7 Novembre

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