"Depuis quelques années, le chorégraphe espagnol Marcos Morau et sa compagnie La Veronal sont en train de vivre une consécration internationale. La Veronal soutient d’amples méditations sur de fortes thématiques humaines. Ses pièces dansées sont de grandes compositions richement imagées, très visuelles et incarnées. D’un baroque parfois volcanique, sulfureux. Les personnages de Marcos Morau débordent depuis un patrimoine qui puise à la peinture, la sculpture ou au cinéma, de haute lignée européenne. Présentant Pasionaria, le chorégraphe évoque un gigantesque bas-relief néo-antique visible à Bruxelles, traitant des Passions humaines. Même de marbre, son chaos sensuel a dû rester tout un siècle masqué aux regards par un mur, qu’érigèrent les tenants d’un ordre tiède. La passion inspire des sentiments ambivalents. Elle soulève et rend plus grand, authentique, au péril de s’assimiler parfois à la démence. Dans une vision christique, à l’inverse, elle peut donner à percevoir un comble d’abandon à la passivité d’une souffrance infligée. Mais alors qu’en est-il, lorsque les mutations sensibles laissent envisager qu’une part d’humanité puisse être bientôt transférée à des robots ? Où donc approcher la plus profonde source des passions humaines ?"
Dans un univers gris, un décor d'escalier à la Mallet Stevens, des cambrioleurs, des hommes en gris cagoulés s’immiscent subrepticement. Ambiance garantie d'emblée pour cette pièce OVNI, absurde où un landau vient faire obstacle à ces gestes désarticulés, disloqués qui façonnent l'oeuvre tout du long.Sur une musique très "urbaine" et dans un cadre de scène bordé de néons.Des pantins sur la balustrade apparaissent, des va et vient sur cet escalier central qui devient un personnage à part entière, on est chez Hitchcock, Beckett ou Ionesco sans doute! Des corps en pièces détachées dans des costumes dessinés très strict, grisonnants et nous voici dans un univers de BD ou à la Max Klinger ;d'énormes monstres ronds surgissent,, des surveillants de musée avec lampe de poche, des vigiles de sécurité de pacotille s'affairent le temps très bref de petites apparitions perlées: pendant qu'en fond de scène, il pleut des étoiles, la lune surdimensionnée fait des clins d'oeil, et que Mélies veille au grain sur cette fenêtre ouverte sur la nuit et ses mystères.On y déclenche des mécanismes d'enfer qui manipulent ces huit personnages sortis d'une légende surréaliste, d'un film de sous sols infernaux où ce petit peuple vit et s’agite à l'envi.Comme dans une salle d'attente d'un aéroport fictif, les styles de danse se confondent: hip-hop, volutes classiques, duo sur canapé acrobatique, emmêlé, brochette de danseurs de cabaret assis aux gestes à l'unisson.
C'est burlesque, désopilant, étrange et en toute liberté, le chorégraphe façonne, édifie un univers en huis clos, énigmatique et singulier.Un technicien de surface avec sa cireuse revient régulièrement, nettoyer ces faits et gestes. Les uniformes gris d'employés d'aéroport font mouche et épousent cette gestuelle mécanique, robotique qui s'empare des uns et des autres. Un solo contorsionniste, du comique et absurde à la Blanca Li ou Tati et voilà pour l'univers tracé de cette famille désœuvrée, livrée à ses fantasmes et autres absurdités.
Pisteurs d'étoile, laveurs de vitres, scène très onirique, les employés s'amusent, s'attrapent, en chaînon, en maillage, ils font cabaret assis; une femme enceinte, un ballon lumineux comme ventre passe, des siamoises...On est chez Kubrick, dans Orange Mécanique ou l'Odysée de l'Espace...Des citations musicales pour musique de film, et le tout est joué, emballé et fait mouche!
Un spectacle très intriguant qui fait voyager à vingt mille lieux sous les mers avec beaucoup d'élégance, de doigté et de préciosité dans la gestuelle tectonique, fracassée, sublimée par une narration des corps qui seuls content un comique décalé digne d'un cinéma d'animation sophistiqué à souhait
Dans un univers gris, un décor d'escalier à la Mallet Stevens, des cambrioleurs, des hommes en gris cagoulés s’immiscent subrepticement. Ambiance garantie d'emblée pour cette pièce OVNI, absurde où un landau vient faire obstacle à ces gestes désarticulés, disloqués qui façonnent l'oeuvre tout du long.Sur une musique très "urbaine" et dans un cadre de scène bordé de néons.Des pantins sur la balustrade apparaissent, des va et vient sur cet escalier central qui devient un personnage à part entière, on est chez Hitchcock, Beckett ou Ionesco sans doute! Des corps en pièces détachées dans des costumes dessinés très strict, grisonnants et nous voici dans un univers de BD ou à la Max Klinger ;d'énormes monstres ronds surgissent,, des surveillants de musée avec lampe de poche, des vigiles de sécurité de pacotille s'affairent le temps très bref de petites apparitions perlées: pendant qu'en fond de scène, il pleut des étoiles, la lune surdimensionnée fait des clins d'oeil, et que Mélies veille au grain sur cette fenêtre ouverte sur la nuit et ses mystères.On y déclenche des mécanismes d'enfer qui manipulent ces huit personnages sortis d'une légende surréaliste, d'un film de sous sols infernaux où ce petit peuple vit et s’agite à l'envi.Comme dans une salle d'attente d'un aéroport fictif, les styles de danse se confondent: hip-hop, volutes classiques, duo sur canapé acrobatique, emmêlé, brochette de danseurs de cabaret assis aux gestes à l'unisson.
C'est burlesque, désopilant, étrange et en toute liberté, le chorégraphe façonne, édifie un univers en huis clos, énigmatique et singulier.Un technicien de surface avec sa cireuse revient régulièrement, nettoyer ces faits et gestes. Les uniformes gris d'employés d'aéroport font mouche et épousent cette gestuelle mécanique, robotique qui s'empare des uns et des autres. Un solo contorsionniste, du comique et absurde à la Blanca Li ou Tati et voilà pour l'univers tracé de cette famille désœuvrée, livrée à ses fantasmes et autres absurdités.
Pisteurs d'étoile, laveurs de vitres, scène très onirique, les employés s'amusent, s'attrapent, en chaînon, en maillage, ils font cabaret assis; une femme enceinte, un ballon lumineux comme ventre passe, des siamoises...On est chez Kubrick, dans Orange Mécanique ou l'Odysée de l'Espace...Des citations musicales pour musique de film, et le tout est joué, emballé et fait mouche!
Un spectacle très intriguant qui fait voyager à vingt mille lieux sous les mers avec beaucoup d'élégance, de doigté et de préciosité dans la gestuelle tectonique, fracassée, sublimée par une narration des corps qui seuls content un comique décalé digne d'un cinéma d'animation sophistiqué à souhait
Au Maillon Wacken, présenté avec Pole Sud du 27 au 29 Novembre
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