Le compositeur chilien Matías Fernández Rosales, qui travaille en étroite collaboration avec HANATSUmiroir depuis plus de 3 ans, marque la fin de son parcours universitaire en France par la sortie d’un disque compilant une sélection d’œuvres récentes. La sortie de celui-ci fournit l’occasion d’une réjouissance musicale créatrice assurée par une partie des artistes ayant participé à la conception de l’album et Travail Rythmique.
Un morceau de choix, une pièce unique pour ce concert singulier au sein du chaleureux Espace K, transformé pour l'occasion en agora de l'expérimentation: le public autour des protagonistes! C'est le vibraphone qui fait le prologue-ouverture, solo de Olivier Maurel aux baguettes sur fond de bruitages électroniques, synthétiseurs très loquaces, sonneries de cloches, moteurs d'avion à réaction sur le tarmac.La délicatesse du jeu de frappe contraste avec le martellement lourd et pesant d'une marche de géants synthétiques...Les sons mixés se fondent, intrus dans les interstices, les espaces sonores vacants.Les percussions "live", acoustiques en opposition avec l'environnement "artificiel" ambiant crée par "Travail rythmique". L’ambiance serait celle d'une usine folle, machines infernales à la "Métropolis", déboussolées. Tonnerre, orage, grondements. Un paysage plus vaste se profile: port fluvial ou zone industrielle, troisième lieu Les consoles comme jeu et surface de fabrique de sons stridents, métalliques: freinage, résonance de hangar désert. Friche industrielle en décor pour ces sons du travail, du labeur.La diversion viendra du hautbois de Vincente Morota: sons aigus, tocades acoustiques comme des salves régulières lancées sur des rails grinçants. Des voix déformées s’immiscent, mutants ou zombies surfant sur les ondes.Puis tout dérape en chicanes suraiguës qui agacent, chiffonnent l'oreille, le tympan.Tel un mirliton qui gazouille dans la clairière oubliée, le hautbois aboie sous la protection de pétarades ou de longues tenues électro-acoutiques.Des personnages naissent pour fabriquer une narration fictive: les sons s'empilent, se superposent.Larsen et expérimentations diverses pour les consoles.Quand fait irruption la guitare électrique sous les doigts affutés de Andres Gonzalez: guitare branchée, fusée lancée dans l'espace vibratoire renforcé.Mitraillette de sons pro-pulsés en rafale, en ricochet, déraillement ou dérapage contrôlé. Ca crisse et ça vrombit comme sur une piste d'essai de circuit automobile sur le Lingotto à Turin!Fiat Musica sur la rampe de lancement. Klaxons en prime. Des bribes de rythmes émergents des pédales wha-wha...Gyrophares, alarmes et autres artefacts de mise.Des effets quasi insupportables, dérangeants pour les fragiles tympans sorciers des auditeurs.Nombreux et attentifs vecteurs d'ondes et de fréquences transmissibles.Le corps comme des buvards ou éponges bien imprégnés.Comme une dégringolade, une chute prolongée dans une carrière de pierrailles, un éboulis minéral de scories sonores.Volcan et éruption au menu.Un vrai embarquement pour plus d'une heure de création inédite, déconcertante, pour naviguer dans des contrées de science fiction sans bulle ni dessin, mais pleines d'images suggestives, de sons riches d'évocations multiples.Avalanche de serracs dans goulet d'étranglement, couloir ou déversoir de caillasses.Ca déchire, arrache, déstructure la matière sonore en disharmonie constante, en "timbres" factices et ça intrigue.Matias Fernandez Rosales aux commandes de la composition sur des partitions écrites et concoctées lors d'une semaine de résidence: pas de tout repos acoustique!
Matías Fernández Rosales, composition | Olivier Maurel, percussions | Vicente Moronta, hautbois | Andrés Gonzalez, guitare électrique l Raphaël Siefert, lumière | avec la participation de Travail Rythmique.
Le 12 Novembre à l'Espace K , organisé par Hanatsumiroir
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