"Notre 28ème (vingt-vite-yème) revue satirique se moquera de tout et de
tout le monde. Elle passera à la moulinette les politiques locaux, se
moquera des Lorrains, parlera du Racing, de l’écologie… et caricaturera
l’actualité marquante de l’année. Elle n’oubliera pas non plus
d’égratigner au passage quelques phénomènes de société ! Bien sûr, ça va
chanter, danser et sketcher. Cette revue se jouera toujours en alsacien
dans une salle et en français dans l’autre. Les comédiens continueront
de courir de l’une à l’autre pour vous faire rire dans les deux langues."
Après le légendaire leitmotiv, gingel tant attendu, voici la troupe pour un régime sans selle, pédale douce et pas dans le guidon pour une revue pas corrigée des temps modernes...Les pieds dans l'plat qu'ils ne prennent jamais, chambre à air gonflée à bloc en grande pompe, pour cette piste aux étoiles cyclable, en roue libre, le dérailleur braqué sur la grande vitesse! Ils font ce qu'on pneu toujours à vive allure, sans rétro pédalage: au boulot, à vélo, velib' ou vel'hop au poing!Burette et rustine au cas où il y aurait fuites.Et ce, sans jamais se dégonfler!Car ils en connaisse un rayon.
D'emblée, ça pulse, chapeaux griffés de gadgets évoquant la bicyclette bleue, le tandem ou le tricycle, rickshaw alsacien de circonstance avec les trois élues féminines: Danielle, Jeanne et Pia, accompagnées des non-dits de Josiane, chevalière de la région d'horreur. Tout y est passé au crible, à la moulinette de l'humour et de la non distanciation brechtienne. Stéphane en Berne en visite au marché de Noel, revisité en "marché de l'hiver" où c'est bien fini, le "siècle des lumières"!Des rats balayés par un agent de service (J.P. Schlagg), dératiseur émérite, Des pré-luminaires affriolants pour rouler "en danseuse" sous la houlette de la chorégraphe pugnace et patiente, Charlotte Dambach qui fait bouger à l'envi sur leurs appuis linguistiques et accents toniques, cette bande abonnée à l'enthousiasme contagieux.La "groupie du pianiste" et autres merveilleux standards pour mieux faire mouche et toucher là où ça blesse et fait rire ou faire réfléchir...Réflexions toujours de bon aloi, sur l'hopital charitable, la "zoonose" d'un zoophile qui nous fait croire que l'on est atteint de toutes les maladies: incroyable Arthur Ganger, pétri de malice et d'humour avec son compagnon de route Sébastien Bizzoto buveurs insatiables de jeux de mots, de crises de fou rire salvateur. On ne cesse d'être en empathie collective grâce au charisme de chacun. Susanne Mayer en Reine d'Angleterre ressuscitée, revisitée comme une Lady D adulée, discrète madone chantante. On l'écoute, attentif à son ode à la discrétion dans ce fatras cabaretier enjoué qui "déraille" à l'envi!Un droit de véto pour voter pour ou contre la morosité de la cité, entre la préfète et la maire que l'on voit danser au son des voix qui s'élèvent à l'unisson de la bonne tumeur.
Et les costumes de déborder d'imagination; corsets, guêpières, chapeaux et accessoires de circonstances, brillants, plein de paillettes ou de moustique tigre, géante marionnette qui pique là où ça démange déjà!Guy Riss nous revient pour un show inénarrable d'un Gilbert Meyer fantomatique...De la ceinture verte à la "petite robe verte" de Danielle, à la chemise blanche de Jeanne, il n'y a qu'un pas de tango. Et puis Magalie Ehlinger qui endosse moultes rôles, drôle, chanteuse, conteuse, diseuse de bonnes aventures rocambolesques: en pleine forme vocale, avec une présence assidue aux conseils municipaux de tout poil.
De la verve, de l'audace sous la baguette de Roger Siffer celui dont la revue a bien failli s’appeler: "Rustine où les malheurs de la Verdure"!(dixit l'artiste) ...On prend le maquis et l'on quitte la salle bondée avec une "rustine" en main histoire de colmater les fuites et de faire la fille de l'air.Après encore des saynètes croustillantes sur les migrants et leur hotel-autel cinq rive-étoiles, après une visite à Paul emploi et son livre de jobs..La "foule" danse avec un piano-orgue de barbarie commandé par Thomas Valentin et tourne la roulette russe dans cet univers bigarré, tonitruant à souhait.Ici pas de garde boue ni de rétro pédalage pour ce vaste diorama-panorama tendre autant que féroce de l'humaine condition.Et hop, on repart en biclou: demain j'oserai peut-être en "danseuse"quand on ira sur les chemins de l'âne, à bicyclette...Sur la piste de bison futé! Ou de feu, l'ours Bruno!Et vive la canopée sur canapé, servie à tous; écologie tu nous tiens.Faut que jamais cela ne cesse....
Textes : Équipe de la Chouc’
Avec : Sébastien
Bizzotto, Arthur Gander, Magalie Ehlinger, Marie Hattermann, Bénédicte
Keck, Susanne Mayer, Nathalie Muller, Guy Riss, Jean-Pierre Schlagg et
Roger Siffer
Piano : Jean-René Mourot ou Thomas Valentin ou Sébastien Vallé
Lumières : Cyrille Siffer
Scénographie/costumes/accessoires : Carole Deltenre, Marie Storup et leur équipe
Chorégraphie: Charlotte Dambach
Production : APCA – Théâtre de la Choucrouterie
Au Théâtre de la Choucrouterie
DU 11 NOVEMBRE AU 26 MARS
Du jeudi au samedi à 20h30 en alsacien, 20h45 en français
Le dimanche à 17h00 en alsacien, 17h15 en français
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