mercredi 15 avril 2015

"Pantagruel" : rabelaisien !



"Ce Pantagruel conçu par Benjamin Lazar et Olivier Martin-Salvan, s’empare de la langue de Rabelais comme d’un territoire de liberté et de démesure, à l’image de ce géant qu’est le personnage. « Le rire est thérapeutique » a dit Rabelais. Ce savant amoureux de la langue a choisi l’excès et la figure du géant pour nous renvoyer à la dimension de nos rêves. 


L’appétit de Pantagruel est insatiable. Le metteur en scène Benjamin Lazar nous invite à l’être et à nous mettre à table pour savourer les mots de Rabelais, son humour et son irrévérence, son appétit de savoir, de partage, son désir d’humanismel"



C'est tout dire qu'il "pète" la forme ce" Pantagruel" qui apparaît sur scène, le visage éclairé faiblement par des spots lumineux amplifiant ses traits : ce sont ceux du narrateur, qui a déjà tous les attributs de celui qui sera l'objet central de l'adaptation de Benjamin Laza, ce petit monstre glouton qui sort du ventre de sa mère en compagnie de moultes autres progénitures.
Un signe précurseur de son destin atypique, de son volumineux appétit de vie, de nourriture et de tous désirs charnels!
Olivier Martin Salvan incarne ici un personnage tonitruant, démesuré, avec verve, indécence et humour.
Flatulences, sons de pets acrobatiques et performants, tout est ici au festin, au menu pour donner chair et corps au texte et à la langue de Rabelais. On songe à "Eloge du pet" de    Bernard Cochard avec délice !
La scénographie renforce l'aspect onirique de cet univers de légende, les costumes de paille et de feu, oripeaux et autres guenilles chatoyantes se rient des situations cocasses.
L'acteur Olivier Martin Salvan est ce Pantagruel de Gustave Doré, rondouillard et grassouillet à souhait, agile aussi du corps et du verbe se glissant dans la peau de ce personnage multiple, menaçant autant qu’attendrissant
Deux compères musiciens rythment et accompagnent en complice cette fable rocambolesque avec malice.
Et quand au finale, une marée de méduses s'envolent, dorées et rutilantes pour faire miroiter ce monde généreux et opulent, on y croit à cette pantagruélique performance, festin du verbe, de la lumière et du bon vivre !
Au TNS jusqu'au 25 Avril à Strasbourg

Éloge du pet
Éloge du pet
ou (Anti?) Manuel de dissertation à l'usage des préparationnaires
"Ce que ce livre n'est pas : un éloge paradoxal de ce que vous entendez généralement par “pet” ; une apologie malsaine de la scatologie ; un énième roman français au titre volontairement ésotérique...
Ce que ce livre est: un antimanuel de dissertation pour tout préparationnaire en quête d'une méthode originale et ludique; une critique du formalisme académique français; un pied de nez à la classe intellectuelle dominante...
Aussi, n'ayez pas honte de prendre cet ouvrage sur l'étagère. En classe préparatoire comme en société, le juge, c'est vous." (B. Cochard)

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