lundi 4 septembre 2017

Chamalières sur les "chemins de la renaissance": un concert "canon" et "plein champs" !


Quel endroit plus judicieux que Chamalières sur Loire (chemins de Loire étymologiquement) pour initier le concert d'ouverture du 51 Festival de Musique de la Chaise Dieu, le samedi 19 Août 2017 ?
Concert entièrement dédié à l'évocation de fleuve sillonnant à travers la France, tumultueux et sauvage encore s'engouffrant dans les célèbres gorges locales.
En prélude à 12 H dans les jardins de l'abbatiale, le Quatuor du Tubas, enchantait le public venu nombreux assister à l'opération "Suivez la musique" suites de sérénades itinérantes passant justement son chemin ce jour là sur les berges de la Loire poissonneuse.
Un récital joyeux et festif, animé de main de maître par Hélène, judicieuse pédagogue, entraînant les néophytes dans l'histoire des instruments à vents pour mieux réhabiliter le "tuba".
Un répertoire de "tubes" classiques, Offenbach, Schubert et d'autres compositeurs, pour magnifier l'instrument à vent: ils ne manquaient pas de souffle en cette matinée lumineuse pour interpréter en chorus ces morceaux de choix: un cancan endiablé ou une valse de Strauss: pourquoi pas transposer et alléger ainsi ces pièces à grandes production dans une version légère et aérienne!

A 16 H ce même jour entrait en scène à l'intérieur de l'abbatiale célèbre pour sa remarquable acoustique, l'ensemble Jacques Moderne pour le concert "Au fil de la Loire" dirigé par Joel Suhubiette.
Dédié à l'évocation de ceux qui ont composé sur les bords de Loire et en relation avec l'histoire et les événements liés à cette période Renaissance, le répertoire fut extrêmement fouillé et recherché.
Du "Manuscrit du Puy" avec "Exultantes in partu virginis" à un surprenant Clément Janequin "Etant assis aux rives aquatiques", le concert déclinait toutes sortes de phases de l'écriture musicale évoquant la vie auprès du fleuve.Répertoire sacré ou profane, séduisant ou grave comme pour le requiem d'Antoine de Févin, la musique de ce chant choral à cappella ébranlait et faisait résonner l'architecture et les pierres de l'édifice.Hymnes, psaumes et motets se succédaient dans l'allégresse et la foi des interprètes à l'aise dans ces polyphonies mystique, ces canons se répondant dans une écriture savante et enjouée.L'ensemble galvanisé par l'acoustique et le répondant de l'abbatiale à leurs intonations parfois au timbre grégorien. Une écoute recueillie pour cette prestation unique aux accents fougueux de la Loire et de la longue histoire tissées tout au long de ces berges: plain- chant, messe-parodie au cœur du pays du Velay. Un concert  qui tissait avec intelligence les genres, les formes musicales, maîtrisé à l'extrême avec virtuosité vocale sans faille et sans allure de performance malgré la difficulté et la complexité des œuvres.
Un esprit de liberté pour cheminer en musique dans une liturgie musicale portée elle aussi par les savantes combinaisons architecturales de l'abbatiale Saint Gilles.
On y va pas par quatre chemins à Chamalières sur Loire!

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