Serge Gainsbourg est un grand poète. La qualité, la richesse et l’originalité de son écriture le situent naturellement dans la lignée des auteurs français surréalistes du XXe siècle, tels que Jean Tardieu, Boris Vian et Jacques Prévert. Pour cette lecture musicale, Christophe Feltz s’immerge dans l’ouvrage L’Intégrale et Caetera, où sont rassemblés les 650 chansons de l’artiste. Il se sert de ces textes comme matière première et articule sa réflexion dramaturgique autours de thématiques représentatives de l’univers créatif de Serge Gainsbourg : l’amour (intérieur / extérieur, physique / platonique), la séduction, l’angoisse de mort, la trahison, le cynisme du monde, les paradis artificiels... Découvrez un spectacle tout en intimité, avec l’essence de Serge Gainsbourg, son écriture, sa poésie, sa vision du monde, sa tendresse, ses blessures, sa fragilité, son humanité et l'amour."
Etre ou ne pas naitre
Pari tenu pour cette très originale évocation de "l'homme à la tête de choux", ce goguenard bidouilleur de mots et merveilles, ce musicien hors pair, qui ici se voit défait de ses atours musicaux, justement. Et c'est en cela que la magie opère: écouter les paroles du "poinçonneur des lilas" sans se douter un instant que c'est un extrait de son "tube" !
Il en va de même pour d'autres chansons où l'on déguste les mots, où l'on découvre le sens de la narration, le bruit des sons, quand ça "craque" et ça "croque" quand ça fait "pschitt" ou "splatsch" !
Christophe Feltz interprète avec sincérité, sobriété et malice, les déboires amoureux de Gainsbourg, nous le rend familier et sympathique avec ses éléphants roses, ses living Room, son franglais, ses mots salaces, ses aventures féminines multipliées: "vas te faire voir ailleurs" en est une belle tranche de vérité et de découvertes de textes inédits; ses "publicités" aussi dont les textes à la gloire de Menen ou Konica, Martini ou d'autres "marques" de manœuvre.
L'homme à tout dire dynamite la salle du Café Brant, le temps de "lectures" savoureuses jusqu'au final: une chanson de Aznavour que Gainsbourg, en fin de course, murmure, fatigué, épuisé par une vie trépidante, overdosée de tout pour accéder enfin à l'ambroisie! Sans modération, bien sûr!
Un spectacle où tout s’enchaîne, sans gêne, dans un rythme de paroles sans musique: c'est déroutant et plein de surprises: alors, rue de Verneuil, on ira aussi visiter l'ombre de ce héros légendaire, ente Eros et Tanatos, par Toutatis!
Virelangue, jeux de maux, rébus et autres fantaisies au poing!
r
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire