Ne plus appréhender les derniers instants de la vie de Jésus à travers le récit qu’en livrent les évangiles, mais en les imaginant à travers les yeux de sa mère : tel est l’objectif inédit de la Passion selon Marie, de Zad Moultaka (2011). Cette œuvre pour soliste, chœur mixte et ensemble instrumental baroque, engage à cet effet des artistes plus familiers des répertoires anciens que des pages contemporaines : la soprano María Cristina Kiehr, qui prête ici sa voix suave et chaude au personnage de Marie, est accompagnée du Concerto Soave de Jean-Marc Aymes et du chœur Les éléments de Joël Suhubiette, interprète fidèle de la musique de Moultaka
Un voyage exceptionnel dans la voix parlée, chantée, dans le chœur vocal à cappella et l'univers baroque d'instruments d'époque, revisités pour l'occasion: un moment plein de grâce et d'humanité où la virtuoisité se mêle à l'intelligence des sons, des mélodies susurrées, murmurées comme un poème, ode à la mère.
Une pluie de petites percussions légères pour évoquer la délicatesse des sentiments, la matière sonore de ce qui émeut, ébranle et touche l'auditeur d'aujourd'hui à propos d'un récit biblique dans une langue lointaine, syriaque délicat, délicieux.
Entre Orient et Occident, cette oeuvre si parlante, fait "office" de catéchèse intelligente et rend vivante, une phase cruciale de la vie et de la mort du Christ à travers les principaux personnages, devenus simples acteurs de leurs souffrances, joies ou désespoir
C'est beau comme un office païen, profane qui se glisse à l'heure du soleil couchant dans ce temple Neuf, bruissant d'autres ferveurs œcuméniques.
Zad Moultaka au meilleur de son inspiration!
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