Céladon
Nuits Occitanes
Lyrique amoureuse des troubadours
Au 11e siècle, ou peut-être au 12e siècle, dans le secret d’un château, dans la chambre d’une ferme ou sur les collines brûlées par le souffle du Levant, un homme et une femme réinventent, chaque soir, l’amour. Leur passion, leurs étreintes se lisent dans les manuscrits enluminés de poèmes et de chants. Les Troubadours y célèbrent la beauté des femmes, louent le courage des hommes, chantent les angoisses de l’aube. Les poètes portent sur la nuit un regard rempli de contradictions, mêlant craintes et plaisirs : au Moyen-Âge, la nuit représente l’inconnu, l’inexplicable, mais elle cache aussi aux yeux du monde les amours interdites. Une soirée hypnotique aux évocations charnelles, divisée en trois parties (avant, pendant et après la nuit), qui transporte l’auditoire dans un ailleurs chevaleresque et courtois.
Dans la chapelle Saint Etienne, si chère au président du festival "Voix et Route romane"François Geissler les voix et les instruments de l'Ensemble Celadon vont résonner de toute leur énergie, ampleur et nuances. Dans un répertoire "haute couture" sur mesure voici les six interprètes au défit de nous faire partager une musique médiévale peu connue du XI et XII siècle. L a thématique en est l'amour chevaleresque et courtois des troubadours de la haute société de l'époque: discrétion, pudeur, séduction dans une atmosphère recueillie et passionnée à la fois. Il faut entendre se croiser les voix de Paulin Bündgen, chaude et sensuelle à celle de Clara Coutouly pour se laisser enchanter, hypnotiser littéralement durant les morceaux de choix proposés. Un jeu dramatique et très éloquent de la soprano nous transporte dans des univers secrets, discrets, amoureux, tendres et très humains. L'empathie grandit au fur et à mesure de la découverte des talents de chacun: aux percussions, Ludwin Bernaténé, au doigté agile, semblant faire planer son instrument à peau tendue ou sa cloche bien timbrée, C'est spectaculaire comme le jeu de chacun: Nolwenn le Guern habile et complice interprète au rebab et vièle à archet souligne les niveaux de voix de la soprano dans un magnifique duo.Aux flûtes, Gwenael Bihan , enchanteur, prestidigitateur d"une poésie du souffle discret et résonant dans le choeur de la chapelle.Florent Marie au luth médiéval pour enjouer le tout et faire danser la musique, chavire les corps et enjôler le public, séduit et médusé par ce temps musical qui passe lentement pour charmer, enrober un thème : l'amour mais aussi la nuit tant inquiétante en ces temps là, source de mystère, d'inconnu, sujet tabou de l"époque. Mais aujourd'hui une telle soirée résonne dans l'intelligence de faire surgir des états d'âme et des corps ressuscités par l"interprétation hors pair d'un ensemble chaleureux dont la théâtralité et la présence en font un véritable spectacle, habité, vécu du plus profond des tremblements et vibrations des voix et des intruments de toute beauté.
Céladon
Empruntant son nom au héros de L’Astrée d’Honoré d’Urfé, Céladon explore avec charme et fantaisie le patrimoine de la musique ancienne, cherchant à chacune de ses manifestations à réinventer la forme de ses concerts. Mené par le chanteur Paulin Bündgen, l’ensemble se plaît à arpenter le répertoire lié à au timbre de contre-ténor de son chef et cherche à s’échapper des sentiers battus. Il s’intéresse aussi bien à la recréation d’œuvres tombées dans l’oubli qu’à la réalisation de spectacles mis en scène. Depuis sa formation en 1999, Céladon crée des programmes de concert à l’identité forte et originale. Dix disques composent à ce jour sa discographie et il se produit dans de nombreux festivals français et européens.
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