Tout s'élève sans rompre: les rochers en dents de requins, les "demoiselles coiffées" dont l'érosion n'a fait que donner un peu plus d'allure de défilé. Des rocs émergent, fiers et altiers sous les flots battant de la marée. Des pierres nobles et granitiques s'élèvent à l'horizon comme des phares indiquant une direction improbable. La mouvance d'une vasque aspire une vague qui s'engouffre. Et le cercle se dessine inéluctable, encerclant le minéral. Une faille, gorge ouverte, se donne comme une béance offerte au désir. S'engouffrer et se perdre dans la matière éternelle. La création ou l'origine du monde se dessine. Debout, les rocs, les falaises, au combat contre l'érosion inéluctable! Dressés, domptés, isolés comme des balises qui marquent un territoire confus où l'on ne peut se perdre. La cime des arbres fait semblant de leur ressembler ou se met en position de parachute, parapluie ou champignon de souche au parasol hors sol. La mer s'engouffre, chante et séduit. Des spectres naissent, fantômes aux formes indéfinies survolant la terre mère. La neige se fait écume blanche et tout se confond en un leurre charmant. Entre manteau neigeux et désert de sable, entre félicité onirique et naturel obéissant aux lois de la longévité. Tel un immense coquillage creux, une huitre béante, la brèche devient couloir et interstice absorbant la lumière.
Et l'on s"évade au pays des rêves éveillés, transportés par la lumière battante. Des ponts, des passerelles naturelles pour décor de conte de bonnes fées s'ouvrant sur la magie du monde minéral: sur terre ou dans le flux du ressac, en sérac ou brisure, en pic ou en bonne pioche, les rocs de Frantisek sont solides et résistent en barricades du temps qui passe sans les effacer. La rudesse des rocs pour seule croyance.Des troncs tordus, enveloppant pour nid de traces végétales archéologiques, des arbres en grappe, enneigés, porteurs de rectitude de sauvetage..
.Et par dessus tout des paysages d'où émergent des champignons-arbres magiques comme des bombes ou éventails anatomiques! Minéral et végétal s'imbriquent, prennent la relève l'un de l'autre à l'envi. Agrippé au roc, délivré de la terre, suspendu à l'éther, éternité menacée de la nature traquée.
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