Pigmentés
Masques de parade haut en couleurs, en pointillés comme des touches de peinture énigmatiques sur les façades des maisons alsaciennes pour les dé-ensorceler..Tout se rejoint aux delà des continents
Comédia del'arte africaine où la bouche béante devient tutu à plateau posé sur de la peau fardée: plumes, bijoux, voiles et péplums dissimulant corps et regards tranquilles, apaisés sous l'oeil du photo-graphe inspiré. Des attitudes de Buto pour une femme traquée, les avant-bras collés au corps.
Traces, sillons serpentent sur les tissus corporels, dessins, calligraphies de signes labyrinthiques et mystérieux. A décrypter au chevet de la terre, mère nourricière. Un torse vêtu de blanc, couleur de chaux, des chevelures en casque, en nid de brindilles pour oiseau de proie. Des spirales au front et volutes en cercle, escargot tissé pour parade nuptiale. Et pour le festin des merveilles, des lèvres écartelées comme des tranches de miroir aux alouettes mouchetées. Flûte de Pan débordant des lèvres, jarre sur le chef comme pour prolonger les têtes hautes en posture royale et digne: noblesse oblige...Se délivrer des magies et autres tours de passe-passe frontières en admirant la quiétude d'un visage de femme, de trois-quarts, penchée, rêveuse: tel un Brancusi somnolant de toute sa tête d'or endormie. Un oisillon dans les mains, couche douillette et maternelle. Et pour clore cette galerie de corps en fête, des jambières striées de blanc comme des plantations protégées: chaussettes à son pied!
Un torse-buste dénudé, voluptueux, parsemé de petits pois de senteurs virginales: blanc ponctué et petites notes d'une musique dissimulée sous les langues qui se taisent. Les portraits d'enfant plumés à la coloquinte vide ou à la lyre. Tête de mort, emblème d'exo-squelette bien vivant, le regard confiant sous son maquillage savant. Le dessin comme palette de couleurs oscillant entre béatitude et don de soi. Devant et si proche de celui qui dialogue sans mots devant tant de noblesse.
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