L’envolée belle: dérobade!
Les robes d’Ewa sont évanescentes, renaissantes
La peau du monde s’y inscrit, étirée, lambeau, envolée d’oiseaux
Elles planent dans l’éther, lys flottant parmi les étoiles
Anges inhabités, absents, dépouillés, dépossédés de leurs atours
Reliques suspendues aux lèvres du temps, immobiles, sans voix
Absentes, déshabillées par des doigts trop pressés
Elles dévoilent l’étoffe de l’éternité, se dérobent à la vue d’obscènes virginités
Blanches chrysalides, diaphanes, éthérée
Vierges souillées de rouge, dégoulinant de taches émerveillées
Dans l’apesanteur immergées, elles songent aux corps qui sauraient les habiter
S’y loger, s’y lover et rendre vie à la toile
Danseuses ou farfadets malins et singuliers, un jour les ont quittées
Et dévêtues ainsi de leur beauté
Hantent depuis les cimaises
Dérobade joyeuse, elles volent et enchantent l’univers d’une vacuité changeante
Les robes d’Ewa sont des spectres, des fantômes dilués, disparus de leur enveloppe
Laissant derrière elles un parfum léger aux saveurs d’antan
Un souvenir diffus dans les mémoires ténues de la brise crépusculaire
Etoiles filantes sans lendemain au firmament d’un tissu fragile
Les robes d’Ewa dansent sans le savoir, oubliant les envolées des anges qui les ont un jour inventées
Corps diablement vôtre !
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