dimanche 22 mai 2011

"Nouvelles": de la musique avant toute chose! "Maestro, musica!"

Dans le cadre de NOUVELLES Festival/Danse/Performance à Pôle Sud Strasbourg

Une soirée dédiée à la musique: mais pas n'importe laquelle. Des tubes années 1970, du rock, des mélodies que l'on connait par cœur pour les avoir chantées en playback avec sa petite radio portative, en bougeant, en se prenant pour la "star". Nostalgie d'une certaine jeunesse dorée, génération Mai 68, futurs "cols blancs" et sages cravates...???Mais que se passe-t-il alors? Simple phénomène "adulescent" où l'on tangue  les yeux fermés en songeant à des amourettes impossibles, fleurs bleues? Voici la vraie question que pose Massimo Furlan, perruqué, travesti, transformé à chaque alternance de chanson référée (La Musica....)Il ne s'agit pas de renouer avec un passé révolu, mais de retrouver ou de faire connaitre à d'autres générations, nos "motifs", nos "appris par corps" d'une époque plutôt charmante, où grondait déjà la révolte. Kitsch en diable, certes mais très réflexive, cette pièce "1973" porte haut et fort les couleurs de la jeunesse, mais aussi du savoir et de l'analyse sociologique des comportements: le rituel est rythme, le rythme est rituel et plonge sa cible dans la mouvance du corps, simple et basique où le chanteur s'offre, se dévoile, fait face, en costume yé-yé, en pattes d'éléphants, en strass discrets.: oui, j'aurais voulu être un chanteur, mais surtout pas casser ma voix! La langue italienne fluide, vivante, volubile confère à l'ensemble un punch et une verve digne de ce nom! Ce concours d'Eurovision, factice, remporte les suffrages et l'on partage dans une simple empathie, les destins de ses futures stars et vedettes des ondes qui feront fantasmer les générations dansantes. Celles qui se meuvent avec sincérité sur les phrasés musicaux les plus édulcorés! C'est sweat et on se délecte, comme avec un bonbon fondant, une barbe à papa qui se dévore à l'arrachée.Souvenirs, souvenirs....


 FANNY DE CHAILLE
"Gonzo conférence"
Après l'Eurovision, voici les coulisses du rock, de la solitude partagée du chanteur, ou plutôt de la performeuse, Fanny De Chaillé.
Le contexte change lorsde  la soirée: nous sommes debout, au pied de la scène, du proscénium, comme à un concert rock! Debout donc, les fans ou ex-fans de rock en roll! On assume en quittant nos confortables fauteuils de velours du spectacle précédent..Au micro, en retrait dans la salle la narratrice, l'auteure, Christine Bombal,celle qui fera avec le verbe, les mots, la "conférence" des oiseaux, des bêtes du rock où une analyse des attitudes, comportements et du contexte d'un concert est très finement exposée.
Le rock, c'est la cérémonie, la célébration du leader, celui qui expose son corps sans pupitre ni partition, au regard de l'autre. Se jeter dans l'arène, corps perdu, à son défendant, sans filet! Corps électrique, issu de l'énergie fabriquée, celle qui éclaire, magnifie, celle qui fait sortir de l'ombre sous les sunlight De l'audace, du courage ou simplement l'effet rituel? Le chanteur de rock est "maladroit, imparfait autodidacte" nous livre la narratrice. Tandis que la danseuse exécute les gestes, postures et attitudes obligées du "milieu" rock.Un milieu qui n'est pas celui de la danse classique (l'espace conquis après le travail à la barre)."Ceci est mon corps" en partage: communion, petite messe du soir ou "grand messe" des réunions gigantesques de fans d'événement rock.On dit d'un chanteur qu'il "bouge" bien....Dans une mise en scène pauvre, basique, où les micros plombent, scotchent le corps ou à contrario déterminent, conditionnent le mouvement. La communauté rock est "verticale", s'identifie à son héros vedette, s'y conforme, l'imite, le réclame, l'idolâtre.Fanny est de ceux là: femme ou homme, en tout cas égérie de la pièce..La voix est amplifiée, c'est comme un zoom, une focalisation sur une partie du corps qui émet, éructe le son, la parole. Mais Fanny ne parle pas, elle pose, attend, se donne en pâture, se livre, se délivre au public qui la porte comme à l'église dans un rituel de portage de statue divinisée. Ce corps est mort, vivant, figé, embaumé, fétichisé?Les autres, les voyeurs, feront-ils "fanny", exécuteront-ils leur cible dans le mille?
Se jeter dans la fosse: la danseuse est à nos pieds. Sommes nous "soumis" à ses caprices où bien moteurs galvanisateurs, seuls prétextes à sa présence? Du corps-texte (cortex)qui file durant tout le temps de la représentation, surgissent des mots forts, puissants qui font la partition sonore, tremplin de la danse, du "bougé" rock de la danseuse, en bottes, habillée moulée de noir.Elle "porte" et revêt le corps banal du chanteur, figure la simplicité de ce héros d'un soir qui retombera comme un soufflé après la cuisson, cuisante.
Le corps du chanteur se gonfle, se dégonfle: a-t-il la frite ou la banane?
Alors, le rock, ce "mode de vie" cette tendance où les formes sont abolies au profit des tripes et de la chair exposée à l'écoute, alors le rock peut repartir avec son absence de formatage laissant un parfum irritant et joyeux à la foi.Toujours sans voile, sans pupitre ni partition!!!!





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