Le dispositif scéniique évoque un "affût", cette cabane de chasse sur pilotis que l'on trouve à l'orée des bois pour chasser "peinard" la proie, à distance, à l'abri, à l'affût. Sauf que dans notre cas ceci évoquerait plutôt la tour de contrôle d'une usine: une machine à coudre y égrène sa ritournelle et les danseuses s'y succèdent à tour de rôle. Mains de petites fées dans un univers qui peu à peu se durcit. Construction, dé-construction à vue du dispositif de plaques de carton bleu manipulées par cinq danseurs et une petite foule constituée de "figurants", ces figures qui ne dansent pas, ne chantent pas, ne parlent pas. Mais alors que font-elles? Elles servent modestement les propos de la chorégraphe, sur scène, tantôt complice de toutes ces hésitations de "non professionnels, tantôt manipulatrice draconienne de cette horde en liesse. On songe à Pasolini dans "Salo" lors d'une séquence quelque peu sado-masochiste à la Félix Rückert...Les "vrais" danseuses dictent à quelques figurants les postures et attitudes à éxécuter de façon dictatoriale: harcèlement? Viol? En ces temps agités de débordements de moeurs (affaire DSK) ceci résonne curieusement à la vue et à l'esprrit...
Ludique aussi, cette pièce, objet chorégraphique non identifiable en diable. Par rebond et ricochet, chacun glisse vers une construction gestuelle en châteaux de cartes qui se font et se défont au son d'une musique très disco. Plaisir à voir évoluer ce petit monde volubile, généreux qui partage avec audace une "première" représentation face à un public averti, exigeant, et ...accueillant!
Coup de chapeau donc à ceux qui bougent, miment, obéissent sans concession à des caprices de star: une Maria La Ribot un peu essoufflée cependant qui ne renouvelle pas vraiment l'expérience singulière des "pièces distinguées" ou de la série "Espontanéos".
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Les figurants |
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