populaire" de la grande métropole, la danse va s'envoyer en l'air sous forme d'une jeune femme nue, portée par les nues, ciel bleu, virginal: spirituelle, la danse, femme légère? Ou fragile ?
L'autre pan de l'icone médiatique affiché en ville: un homme nu saute et rebondit de dos sur des fagots de paille: un sauvage, un trublion, un rebelle échappé d'une sphère de raison? Ou un électron libre, lâché dans la sphère de l'art comme un animal épris et ivre de gaieté, de joie?
C'est un peu tout cela la danse pour Dominique Hervieu, directrice artistique du festival qui trois semaine durant va inonder la cité et rayonner de toutes parts. Un manifeste en faveur de la danse, déclinée savante et populaire: leitmotiv ou fil d'Ariane que l'on va suivre avec avidité, suspens et félicité dans ce foisonnement de propositions, vivantes et enthousiasmante: où donner de la tête ou des pieds, où se diriger dans ce beau labyrinthe tracé sous nos pieds de danseur, de spectateurs impliqués, actifs, participatifs!
A vos marques, prêts, partez pour une lecture démonstration, de David Wahl dans la petite salle confidentielle de la Grande Maison de la Danse de Lyon:"Histoire spirituelle de la danse", une leçon de chose, un acte posé et réfléchi sur l'histoire que la danse entretient avec la philosophie, l'écriture, la religion, la raison: un voyage spirituel et didactique fort réjouissant dans les limbes de la chorophobie, celle qui de tout temps hante les esprits. La danse est-elle bonne ou démoniaque, amie ou ennemie du pouvoir, de l'église, fille de joie ou muse de la sagesse? Autant de questions qui seront soulevées durant ce bivouac salvateur, conte et récit scientifique et historique qui nous plonge dans la réflexion avisée et éclairée sur le corps, la mort, l'anatomie, la folie. Bref toutes les manifestations annexes d'un art où la vie, la morphologie, les croyances sont intimement liées et déversent moultes interrogations.On suit cette conversation intime, cette conférence passionnante, dans de bons fauteuils, à proximité du conteur, enveloppé par ses gestes et paroles édifiantes.Descartes, Xénophon et bien d'autres philosophes se sont interrogés sur cette pratique du corps et reste sans réponse mais cheminent comme la danse, avancent et poussent la réflexion sur des chemins de traverses éclairants: les universités de la danse ont bien des facultés à rebondir et disséquer dans des théâtres d'anatomie réflexive, la danse, pensé en mouvement, danse de mort ou de vie, macabre ou charnelle, interdite ou permissive.Ces causeries dans ce cabinet de curiosité, enfer de la littérature, théâtre caché des anatomies angevines, sont une agora indispensable au gai savoir!
Que notre philosophe maître ou titulaire de bonne "chaire" universitaire prodigue encore souvent ces bonnes paroles: l'intelligence au corps!
Sur notre lancée intellectuelle, déplaçons nous jusqu'aux Confluences, ce nouveau musée tectonique dédié aux sciences de l'humain. Une exposition digne du milieu chorégraphique: pensée, réfléchie comme un grand plié salvateur, un détiré qui respire en amène discrètement dans la sphère d'un art éphémère qui échapperait à toute mise en boite classique ou académique: écrire ainsi l'histoire de la danse moderne et contemporaine en plusieurs sections, espaces d'images , de paroles et de réflexion de ceux qui font et vivent la danse au plus profond de leurs muscles, de leurs pensées, de leurs pratiques personnelles. Ainsi on découvre en cheminant dans un vaste espace ouvert, de petits bivouacs, chacun dédié à une thématique: danse savante, danse populaire, danse virtuose, danses d'ailleurs....Une pérégrination édifiante dans les univers bigarrés, ludiques ou graves des créateurs d'aujourd'hui et d'hier.Louise Lecavalier pour un récit très physique de son expérience, agrémenté d'images en triptyque retable iconique, où son visage rayonne de sagesse ou de déraison,
Un espace où respire la danse d'aujourd'hui, aux couleurs, au tempo de ses créateurs, interprètes et spectateurs, de plus en plus considérés comme interactifs, réactifs et participant d'une avancée philosophique et humaine!
Jusqu'au 5 Mars 2017 au Musée des Confluences à Lyon
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