"Rituels et croyances populaires en Bosnie-Herzégovine"
Le festival "Voix et route romane" n'en est plus à une audace près: programmer des "anges hérétiques" au sein du temple protestant Saint Pierre le Jeune à Strasbourg, quoi de plus naturel en somme: politique d'accueil, d'écoute et d'ouverture liturgique, humaine, artistique et musicale.
Dans ce haut lieu de prières et de beauté, convoquer diables et chaos, désordre et grâce, voici l'objectif!
Le but sera-t-il atteint?Les anges semblent y veiller, suspendus aux cintres, pour cette soirée estivale, festive, unique: c'est l'ensemble Dialogos pour la France et l'ensemble "Kantaduri" pour la Bosnie Herzégovine qui vont nous régaler plus d'une heure durant, d'un théâtre musical insolite, curieux, énigmatique.Une stèle pour simple dispositif scénique, et le chœur fera le reste. Une femme apparaît et entame une lente et longue liturgie, premier acte d'une récit épique, biblique où les peurs, les croyances, les espoirs et la foi feront légende.Une voix puissante, psalmodie presque en sprechgesang, donne une'atmosphère: recueillie, à l'écoute des faits et gestes décrits dans le récit.
La narration tient en haleine, les musiciens et chanteurs font écho en chœur à cet appel à la sagesse, face au démon et à sa puissance maligne.Un bon petit diable ou un vrai ange satanique, compagnon des enfers et du jugement dernier?
L'histoire le dira, alors que l'on reste suspendu aux lèvres de l'actrice, chanteuse, bras ouverts, mains tendues, offertes pour entonner, susurrer ou vociférer.profonde
Belle performance, nuancée, précise, tenue, a cappella de Katarina Livljanic; à la vièle et au rebec, Albrecht Maurer, aux flûtes, Norbert Rodenkirchen, grave et théâtral. Pour soutenir et accompagner le verbe et le récit, le chant et le jeu, sobre et convaincant de la chanteuse.
Alors que l'ensemble Kantaduri et ses voix de basse, ténor et haute contre bordent et accueillent, ponctuent et enjolivent le tout.
Dans l'église résonnent différemment chant, voix, dissonances et sons selon la mise en scène et le positionnement des interprètes. Elle prend son envergure, son acoustique par toutes ces audaces sonores, musicales qui réveillent en nous les profondeurs de la musique, celle des corps profonds titillés par la beauté autant que par la tension et l’excitation de l'évocation du chaos
La sagesse l'emportera et les anges "hérétiques" après ce congrès de chérubins masqués vont se retirer dans la nuit, opaque et profonde. On frissonne: serions-nous concernés par le verdict du jugement dernier? Les danses macabres des fresques du temple y veilleraient elles?
Un concert décalé, bienvenu dans cette programmation sage et concertée d'un festival qui ne cesse d'année en année sous la houlette de Denis Lecoq de surprendre et animer les sensibilités musicales profanes et sacrées
Longue route, longue "voie" à cette manifestation qui secoue, ébranle les coutumes et traditions tout en magnifiant leur essence, leur sens.Chaos et retour à la quiétude: un message salvateur en ces temps de turbulences, de houles et de tempêtes.
A propos de:
L'ensemble Dialogos rencontre des musiciens traditionnels, dont l’un des plus jeunes héritiers des chanteurs épiques de Bosnie-Herzegovine. Les chants, poignants et âpres, s’entrelacent dans un récit au seuil du théâtre musical, qui invite le public à suivre les rites païens et chrétiens autour de la naissance et de la mort dans ce pays à la porte de l'Orient.
Dans ce haut lieu de prières et de beauté, convoquer diables et chaos, désordre et grâce, voici l'objectif!
Le but sera-t-il atteint?Les anges semblent y veiller, suspendus aux cintres, pour cette soirée estivale, festive, unique: c'est l'ensemble Dialogos pour la France et l'ensemble "Kantaduri" pour la Bosnie Herzégovine qui vont nous régaler plus d'une heure durant, d'un théâtre musical insolite, curieux, énigmatique.Une stèle pour simple dispositif scénique, et le chœur fera le reste. Une femme apparaît et entame une lente et longue liturgie, premier acte d'une récit épique, biblique où les peurs, les croyances, les espoirs et la foi feront légende.Une voix puissante, psalmodie presque en sprechgesang, donne une'atmosphère: recueillie, à l'écoute des faits et gestes décrits dans le récit.
La narration tient en haleine, les musiciens et chanteurs font écho en chœur à cet appel à la sagesse, face au démon et à sa puissance maligne.Un bon petit diable ou un vrai ange satanique, compagnon des enfers et du jugement dernier?
L'histoire le dira, alors que l'on reste suspendu aux lèvres de l'actrice, chanteuse, bras ouverts, mains tendues, offertes pour entonner, susurrer ou vociférer.profonde
Belle performance, nuancée, précise, tenue, a cappella de Katarina Livljanic; à la vièle et au rebec, Albrecht Maurer, aux flûtes, Norbert Rodenkirchen, grave et théâtral. Pour soutenir et accompagner le verbe et le récit, le chant et le jeu, sobre et convaincant de la chanteuse.
Alors que l'ensemble Kantaduri et ses voix de basse, ténor et haute contre bordent et accueillent, ponctuent et enjolivent le tout.
Dans l'église résonnent différemment chant, voix, dissonances et sons selon la mise en scène et le positionnement des interprètes. Elle prend son envergure, son acoustique par toutes ces audaces sonores, musicales qui réveillent en nous les profondeurs de la musique, celle des corps profonds titillés par la beauté autant que par la tension et l’excitation de l'évocation du chaos
La sagesse l'emportera et les anges "hérétiques" après ce congrès de chérubins masqués vont se retirer dans la nuit, opaque et profonde. On frissonne: serions-nous concernés par le verdict du jugement dernier? Les danses macabres des fresques du temple y veilleraient elles?
Un concert décalé, bienvenu dans cette programmation sage et concertée d'un festival qui ne cesse d'année en année sous la houlette de Denis Lecoq de surprendre et animer les sensibilités musicales profanes et sacrées
Longue route, longue "voie" à cette manifestation qui secoue, ébranle les coutumes et traditions tout en magnifiant leur essence, leur sens.Chaos et retour à la quiétude: un message salvateur en ces temps de turbulences, de houles et de tempêtes.
A propos de:
L'ensemble Dialogos rencontre des musiciens traditionnels, dont l’un des plus jeunes héritiers des chanteurs épiques de Bosnie-Herzegovine. Les chants, poignants et âpres, s’entrelacent dans un récit au seuil du théâtre musical, qui invite le public à suivre les rites païens et chrétiens autour de la naissance et de la mort dans ce pays à la porte de l'Orient.
La Bosnie médiévale nous surprend par la richesse de ses traditions et la coexistence de nombreuses religions sur cette terre si petite et si riche : catholiques, orthodoxes, juifs, musulmans, mais aussi hérétiques chrétiens… Leurs textes et traditions liturgiques survivent encore aujourd’hui dans des manuscrits mystérieux de langues et graphies diverses (latine, cyrillique, glagolitique…) mais également dans de nombreuses traditions orales, chants et rituels. L’ensemble Dialogos rejoint autour de ce programme des musiciens traditionnels, dont l’un des plus jeunes chanteurs épiques d’Herzégovine, pour chercher paix et sens dans cette terre ravagée par les guerres et les haines, dont les stigmates sont encore visibles.
Dialogos
Kantaduri
Joško Ćaleta, voix & direction
Jure Miloš, voix, gusle, diple, dvojnice
Srećko Damjanović, voix
Nikola Damjanović, voix
Milivoj Rilov, voix
Jure Miloš, voix, gusle, diple, dvojnice
Srećko Damjanović, voix
Nikola Damjanović, voix
Milivoj Rilov, voix
Scenario et adaptation des textes : Katarina Livljanić
Reconstruction musicale : Katarina Livljanić et Joško Ćaleta
Conseillers philologiques : Marina Šimić, Marija Ana Dürrigl
Reconstruction musicale : Katarina Livljanić et Joško Ćaleta
Conseillers philologiques : Marina Šimić, Marija Ana Dürrigl
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