Sous la direction artistique d'Armand Angster, avec Françoise Kubler, soprano, est dirigé par Amaury du Closel.
Le festival Voix étouffées présente sa 8ème édition sur le thème «Mémoires d'exil», du 1er octobre au 14 novembre 2017. Il favorise la reconnaissance des compositeurs reniés sous les totalitarismes, souvent exilés comme Kurt Weill, Hanns Eisler, Franz Schrecker ou Josef Koffler. Kurt Weill (1900-1950) Frauentanz, Hanns Eisler (1898-1962), Vierzehn arten, den regen zu beschreiben, Jozef Koffler (1896-1943)?Die Liebe Franz Schreker (1878-1934) Der Wind, Hanns Eisler (1898-1962) Palmström,
Soirée intime, douce-amère, autour de compositeurs injustement mis au ban de la société par le régime nazi... A ne pas manquer pour les amateurs de musique de chambre et d’Accroche Note évidemment ! Une introduction éclairante de Amaury du Closel, en préambule et prologue et nous voici catapultés dans les prémisses de la musique contemporaine, la modernité du siècle dernier avec ces talents de compositeurs, étouffés dans l’œuf ou en proie à l’exil ou la mort prématurée. La diversité stylistique du programme se révèle avec en "entrée" l'oeuvre de
Kurt Weill Frauentanz pour soprano, flûte, clarinette, basson, cor, alto 11’
Françoise Kubler, tout de couleur marron enveloppée dans un peignoir sobre gabardine de velours, talons hauts et fière allure apparaît aux côtés des musiciens.Dans l'écrin de l'Eglise Saint Guillaume, c'est comme une apparition de bonne augure et grave.Quatre vents pour une marche légère, enjouée où l'on décèle les sonorités du cor grave, cher à Kurt Weill, sa marque de fabrique, sa signature!Un violon aux notes langoureuses, une voix éclatante et chaude dialoguent, alertes, ponctuées, vindicatives.Affirmative et convaincante, appuyée d'intentions très courtoises pour chanter sept courtes pièces, dédiées à l'amour, stylé, bordé d'ornements distingués, recherchés, "courtois". La chanteuse vibre et implore, flûte et clarinette bordent sa voix chaleureuse et enrobante: éloge de la femme, ode à la beauté, à la sobriété avec quelques grains de fantaisie et dedésordre amoureux!
Hanns Eisler Vierzehn arten, den regen zu beschreiben pour flûte, clarinette, violon, violoncelle, piano 14′
La pluie, ici évoquée délicatement en introduction par piano et violoncelle en forte et contrastes de volumes sonores, se fait omniprésente, sensible à l'écoute de ce thème décliné à l'occasion.Le climat est nostalgique et mélancolique, le piano égrène les notes comme autant de perles de pluie.C'est fluide et plein d'aisance, de fougue aussi, le piano menaçant, envahissant, montant dans des crescendos dégradés: pression et tension naissent dans cette ascension fulgurante de notes, au final, torrent de pluie!L'orchestre de "chambre", formation en pleine forme, performante et charmeuse!
Jozef Koffler Die Liebe pour soprano, clarinette, alto, violoncelle 13’
Ici la présence de la voix refait surface, s'infiltre, s'imisse entre violon et violoncelle, s'y glisse, timbre profond en poupe, tranchant à souhait.La voix alanguie, lumineuse évoque l'amour, de façon brillante et émouvante.Recueillement, émotion sont de mise, dans une dramaturgie de la partition: un récit qui conte sans doute une histoire sombre, grave, triste, éprouvante: les traits de la cantatrice se métamorphosent dans un jeu sobre et habité, les mouvements musicaux s’enchaînent, séquences variées de cette oeuvre à la fois radieuse et noire.Florissante et riche de mariages et d'alliances avec les instruments, fidèles compagnon de la ligne vocale mélodique.De la douceur,, de la tendresse qui caresse les aigus et apaisent.
Franz Schreker Der Wind pour violon, clarinette, cor, violoncelle et piano 17′
On change de registre pour évoquer le vent, élément dominant de la pièce qui donnera souffle et envergure à l'opus.Petits souffles légers de vent, de brise,comme un paysage qui s'ouvre et rayonne.Une ambiance volatile, bucolique, champêtre se dégage, une invitation à la balade, la rêverie! On y voit des rondes endiablées, dansantes, des surprises tonales qui déroutent, aux couleurs alertes et veloutées. Tourmente, tornade, menaces de valses ensorcelantes.C'est entraînant, le rythme conduisant à soutenir un tempo et tonus exigeant.Une course contre le vent, à rebours et rebrousse poil, pour cette danse fiévreuse, entêtante: le son percute et affronte l'espace de front, gronde, suspens à l'appui.Une atmosphère de "passage" linéaire, horizontal qui file dans le temps, déferle, enfle, se gonfle et expulse le son dans une force et puissance dense, épaisse, compacte Dans une apothéose globale, entière, puissante et résonnante, qui frétille et gambade, s'achève l'opus, plein de vie, de sensations, d'aventures spatiales et sonores. Une pastorale joyeuse et champêtre qui nourrit l'âme!
Hanns Eisler Palmström pour soprano, flûte, clarinette, violon/alto, violoncelle 5′
C'est au tour de la voix parlée de prendre le relais: chantée, anonée , vive et très présente grâce au jeu de la chanteuse, à qui ce registre sied à merveille: on y sent de l'aisance et de la maitrise de la part de Françoise Kubler, habitée par ses sons alertes, sonnant, vifs en syncope dans un bel allemand: elle déguste, savoure les mots avec gourmandise, mâche le texte avec délectation, s'affirme avec brio et sensualité dans cette pièce, très courte et percutante, tonique et déroutante! Elle se joue des difficultés, dans son élément naturel, dans une vraisemblance et évidence naturelle!
Un concert bien "gonflé à bloc", pas "étouffé" du tout pour faire resurgir les talents bafoués, harcelés, discriminés, écrasés de tant d'artistes trop tôt "étouffés" dans l’œuf ou condamnés à l'exil: on le sait parfois pour le meilleur des métissages, passations et autres échanges culturels salvateurs.
La pluie, ici évoquée délicatement en introduction par piano et violoncelle en forte et contrastes de volumes sonores, se fait omniprésente, sensible à l'écoute de ce thème décliné à l'occasion.Le climat est nostalgique et mélancolique, le piano égrène les notes comme autant de perles de pluie.C'est fluide et plein d'aisance, de fougue aussi, le piano menaçant, envahissant, montant dans des crescendos dégradés: pression et tension naissent dans cette ascension fulgurante de notes, au final, torrent de pluie!L'orchestre de "chambre", formation en pleine forme, performante et charmeuse!
Jozef Koffler Die Liebe pour soprano, clarinette, alto, violoncelle 13’
Ici la présence de la voix refait surface, s'infiltre, s'imisse entre violon et violoncelle, s'y glisse, timbre profond en poupe, tranchant à souhait.La voix alanguie, lumineuse évoque l'amour, de façon brillante et émouvante.Recueillement, émotion sont de mise, dans une dramaturgie de la partition: un récit qui conte sans doute une histoire sombre, grave, triste, éprouvante: les traits de la cantatrice se métamorphosent dans un jeu sobre et habité, les mouvements musicaux s’enchaînent, séquences variées de cette oeuvre à la fois radieuse et noire.Florissante et riche de mariages et d'alliances avec les instruments, fidèles compagnon de la ligne vocale mélodique.De la douceur,, de la tendresse qui caresse les aigus et apaisent.
Franz Schreker Der Wind pour violon, clarinette, cor, violoncelle et piano 17′
On change de registre pour évoquer le vent, élément dominant de la pièce qui donnera souffle et envergure à l'opus.Petits souffles légers de vent, de brise,comme un paysage qui s'ouvre et rayonne.Une ambiance volatile, bucolique, champêtre se dégage, une invitation à la balade, la rêverie! On y voit des rondes endiablées, dansantes, des surprises tonales qui déroutent, aux couleurs alertes et veloutées. Tourmente, tornade, menaces de valses ensorcelantes.C'est entraînant, le rythme conduisant à soutenir un tempo et tonus exigeant.Une course contre le vent, à rebours et rebrousse poil, pour cette danse fiévreuse, entêtante: le son percute et affronte l'espace de front, gronde, suspens à l'appui.Une atmosphère de "passage" linéaire, horizontal qui file dans le temps, déferle, enfle, se gonfle et expulse le son dans une force et puissance dense, épaisse, compacte Dans une apothéose globale, entière, puissante et résonnante, qui frétille et gambade, s'achève l'opus, plein de vie, de sensations, d'aventures spatiales et sonores. Une pastorale joyeuse et champêtre qui nourrit l'âme!
Hanns Eisler Palmström pour soprano, flûte, clarinette, violon/alto, violoncelle 5′
C'est au tour de la voix parlée de prendre le relais: chantée, anonée , vive et très présente grâce au jeu de la chanteuse, à qui ce registre sied à merveille: on y sent de l'aisance et de la maitrise de la part de Françoise Kubler, habitée par ses sons alertes, sonnant, vifs en syncope dans un bel allemand: elle déguste, savoure les mots avec gourmandise, mâche le texte avec délectation, s'affirme avec brio et sensualité dans cette pièce, très courte et percutante, tonique et déroutante! Elle se joue des difficultés, dans son élément naturel, dans une vraisemblance et évidence naturelle!
Un concert bien "gonflé à bloc", pas "étouffé" du tout pour faire resurgir les talents bafoués, harcelés, discriminés, écrasés de tant d'artistes trop tôt "étouffés" dans l’œuf ou condamnés à l'exil: on le sait parfois pour le meilleur des métissages, passations et autres échanges culturels salvateurs.
Françoise Kubler, soprano Anne Cécile Cuniot,flûte / Armand Angster, clarinette , Lucas Di Lazarro, basson,Vincent Léonard cor,Valentino Corvino violon et alto / Christophe Beau, violoncelle, Frranco Venturini, piano....
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