En collaboration avec le Festival MUSICA, voici un concert dédié à la mémoire de Marcel Rudloff, ancien maire de Strasbourg et président de la Région Alsace. Marko Letonja direction. Corinna Kropius mezzo-soprano, Adrian Eröd baryton.
Adès-Totentanz Création française. Beethoven Symphonie n°3, Eroica . Le cycle Beethoven présentant l’intégralité de ses symphonies débute avec le monument qu’est la Sinfonia Eroica... qui aurait dû être surnommée « Bonaparte », car le compositeur considérait Napoléon comme le continuateur de la Révolution française. Le voyant couronné empereur le 2 décembre 1804, il aurait déclaré, furieux : Ce n’est donc rien de plus qu’un homme ordinaire ! Maintenant il va fouler aux pieds tous les droits humains, il n’obéira plus qu’à son ambition. La dédicace ne fait ainsi plus référence qu’au souvenir d’un grand homme. Le deuxième mouvement de cette page profondément novatrice est une marche funèbre qui entre en résonance avec la Totentanz de Thomas Ades, pièce bouleversante écrite en 2013 et inspirée par des dessins médiévaux.
Deux géants, l'un mythique Beethoven pour nous submerger, nous immerger dans la musique symphonique
Pour entrée en matière de cette soirée magnétique, les ondes et turbulences d'une symphonie si connue qu'on la murmure lors de son exécution! Pas de surprises ici, sinon celle de redécouvrir un chef d'oeuvre, colporteur de bonnes nouvelles, de félicité, exécutée par un orchestre prestigieux et galvanisé par son chef, maître en ces lieux et dompteur de cathédrales gigantesques édifices musicaux
Après l'entracte, au PMC de Strasbourg, berceau de l'Orchestre, le "Totentanz" de Thomas Ades de 1971.
Un monument à redécouvrir.Un univers impardonnable pour évoquer cette fresque, tapisserie de la Marienkirche de Lübeck.Sons détonants au démarrage, percussions en renfort pour épouser la voix du ténor, celle de la mort y dialogue avec celle de la mezzo soprano, celle de l'humaine condition.Terreurs du passé ici évoquées pour cette frise qui frôle le tableau gigantesque de l'humanité en proie avec la camarde menaçante!Des sonorités cinglantes, abrupte, brutales, une batterie de foire pour effrayer, des tambours menaçants pour apeurer...Des cavalcades de sons, en dégradé et descentes vertigineuses martèlent de leur rythme, l'espace, en débandades éloquentes. On va vers les abîmes, les abysses de l'existence dans un environnement dramatique, pathétique.La mezzo soprano navigue dans les graves, et surpasse ce grand ensemble vrombissant, puissant: les percussions de bois, une sorte de fanfare se profilent.Très dansant, tout ceci!Un beau dialogue entre les solistes chanteurs, langage de vie et d'espoir parmi cette satanique et endiablée chevauchée de la mort Farandole et redoute, défilé d'images et d’icônes singulières pour évoquer en musique la menace de notre disparition collective de ce monde tourmenté de péchés. Les percussions grandiloquentes forment d'incroyables tumultes, un chaos démesuré, foudroyant, quelques ravages ou tsunamis s'y dessinent: cris de douleur des violons, vrombissement des cordes alors que les deux voix devisent, ordonnent ou pardonnent.La harpe douce et apaisante en contrepoint, épouse les cordes dans un dernier soupir...Une ode majestueuse, grandiose, Danse de Mort qui s'éteint dans les murmures macabres, susurrés "Tanzen" jusqu'à l’affaissement, l'effacement et la disparition des sons.Irréversible destin, entraînant dans les tréfonds de l'âme des basses et graves des contrebasses, complices de cette achèvement de l'oeuvre. Sidérante, médusante, paralysante!
Ce soir là, on ressort du concert où l'on est "rentré sans frapper", frappé et heurté par tant de majesté.
Adès-Totentanz Création française. Beethoven Symphonie n°3, Eroica . Le cycle Beethoven présentant l’intégralité de ses symphonies débute avec le monument qu’est la Sinfonia Eroica... qui aurait dû être surnommée « Bonaparte », car le compositeur considérait Napoléon comme le continuateur de la Révolution française. Le voyant couronné empereur le 2 décembre 1804, il aurait déclaré, furieux : Ce n’est donc rien de plus qu’un homme ordinaire ! Maintenant il va fouler aux pieds tous les droits humains, il n’obéira plus qu’à son ambition. La dédicace ne fait ainsi plus référence qu’au souvenir d’un grand homme. Le deuxième mouvement de cette page profondément novatrice est une marche funèbre qui entre en résonance avec la Totentanz de Thomas Ades, pièce bouleversante écrite en 2013 et inspirée par des dessins médiévaux.
Deux géants, l'un mythique Beethoven pour nous submerger, nous immerger dans la musique symphonique
Pour entrée en matière de cette soirée magnétique, les ondes et turbulences d'une symphonie si connue qu'on la murmure lors de son exécution! Pas de surprises ici, sinon celle de redécouvrir un chef d'oeuvre, colporteur de bonnes nouvelles, de félicité, exécutée par un orchestre prestigieux et galvanisé par son chef, maître en ces lieux et dompteur de cathédrales gigantesques édifices musicaux
Après l'entracte, au PMC de Strasbourg, berceau de l'Orchestre, le "Totentanz" de Thomas Ades de 1971.
Un monument à redécouvrir.Un univers impardonnable pour évoquer cette fresque, tapisserie de la Marienkirche de Lübeck.Sons détonants au démarrage, percussions en renfort pour épouser la voix du ténor, celle de la mort y dialogue avec celle de la mezzo soprano, celle de l'humaine condition.Terreurs du passé ici évoquées pour cette frise qui frôle le tableau gigantesque de l'humanité en proie avec la camarde menaçante!Des sonorités cinglantes, abrupte, brutales, une batterie de foire pour effrayer, des tambours menaçants pour apeurer...Des cavalcades de sons, en dégradé et descentes vertigineuses martèlent de leur rythme, l'espace, en débandades éloquentes. On va vers les abîmes, les abysses de l'existence dans un environnement dramatique, pathétique.La mezzo soprano navigue dans les graves, et surpasse ce grand ensemble vrombissant, puissant: les percussions de bois, une sorte de fanfare se profilent.Très dansant, tout ceci!Un beau dialogue entre les solistes chanteurs, langage de vie et d'espoir parmi cette satanique et endiablée chevauchée de la mort Farandole et redoute, défilé d'images et d’icônes singulières pour évoquer en musique la menace de notre disparition collective de ce monde tourmenté de péchés. Les percussions grandiloquentes forment d'incroyables tumultes, un chaos démesuré, foudroyant, quelques ravages ou tsunamis s'y dessinent: cris de douleur des violons, vrombissement des cordes alors que les deux voix devisent, ordonnent ou pardonnent.La harpe douce et apaisante en contrepoint, épouse les cordes dans un dernier soupir...Une ode majestueuse, grandiose, Danse de Mort qui s'éteint dans les murmures macabres, susurrés "Tanzen" jusqu'à l’affaissement, l'effacement et la disparition des sons.Irréversible destin, entraînant dans les tréfonds de l'âme des basses et graves des contrebasses, complices de cette achèvement de l'oeuvre. Sidérante, médusante, paralysante!
Ce soir là, on ressort du concert où l'on est "rentré sans frapper", frappé et heurté par tant de majesté.
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