"Après une première collaboration avec la HEAR (classes de Tom Mays et Emmanuel Séjourné) lors de la soirée de clôture du festival Musica 2016, pour notre neuvième concert à domicile, nous invitons des étudiants de la classe de Percussion de la Haute Ecole des Arts du Rhin d’Emmanuel Séjourné à partager la scène, ainsi que deux invités d’honneur, le clarinettiste Jean-Marc Foltz et le plasticien Marc Proulx, qui présenteront une création originale « Drift-Wood ».
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Croisements…
La scène ; espace, traversé d’intentions nouvelles et contrariées.
Des labyrinthes amoureux des 7 crimes de l’amour, aux rencontres de Last,
De l’érosion et des dérapages de Ablauf, aux mutations sonores de Sange
Entre l’instabilité d’un « bois mort échoué / driftwood », à sa résurrection métronomique « music for pieces of Wood »…
Programme :
Première partie avec les étudiants de la HEAR/Académie Supérieure de Musique de Strasbourg sous la direction artistique Emmanuel Séjourné
SEPT CRIMES DE L’AMOUR (1979) de Georges APERGHIS:elles sont déjà sur scène quand le public s'installe: échauffement à vu ou déjà début su spectacle? Avec Aperghis on peut s'attendre à tout, alors regardons les comme démarrant à notre insu ce petit bijou, cette pièce qui s'avère après un clap de départ officiel, un trio très visuel et plastique, mise en scène composée par les septs séquences. Le corps de la clarinette sans embouchure devient accessoire, le zarb se transforme en porte-voix, les postures et attitudes forment une sorte de frisse enluminée.
Sur un petit espace réduit, beaucoup de petites actions pour souligner la voix qui éructe des sons , malicieusement étudiés et bordés de mimiques malicieuses et grotesques, une pomme que la chanteuse croque dans le silence: autant de sons, de bruits dont la restitution passionne ce démiurge du théâtre chanté, vocal et drôle en diable !
TXALAPARTA (2017) inspiré du folklore Basque:des sons de métronome pour introduire la pièce suivante: des morceaux de bois qui s'entrechoquent, manipulés par deux musiciens: ils viennent rejoindre une table de bois, tournent autour comme lors d'un rituel et frappe la matière: bois sur bois pour cet étrange instrument archaique, le "txalaparta", retrouvé pour jouer des sons sourds et envoutant comme des rappels, des messages à se communiquer du fond d'une vaste jungle! Quel riche univers créé à partir de ces simples composants!Comme sur un établi, ces artisans de la percussion naturelle, travaillent devant nos yeux écarquillés et le labeur est jouyeux au fond de l'atelier !La rémance de la lumière sur les battons de frappe, souligne la virtuosité, la rapidité de l'exécution de cette oeuvre singulière, brute, dénudée, dépouillée.On n'en croit pas ses yeux!
LAST (1997) de Philippe MANOURY: un solo pour démarrer, une clarinette basse pour un étrange personnage, égaré, solitaire qui bientôt sera rejoint par une femme, solide interprète, dansant le long du dispositif de percussion des marimbas: elle passe d'une frontière à l'autre en glissant le long de l'instrument, agile, souple, virtuose et habitée par une grâce légère et futile. Un délice sonore et visuel, apparition fragile dans un univers renforcé par le jeu de réponses avec la force de la clarinette, bien ancrée au sol.
MUSIC FOR PIECES OF WOOD extrait (1973) de Steve REICH: pour clore cette première partie, la folie de Reich: un son percutant, puis un autre et encore un autre, cinq en tout vont déferler et ne jamais s'arrêter: répétitif, enivrant, hypnotique à souhait ce quintet ravit et captive: les cylindres de bois dur, les claves, résonnent en continu, hallucinant jeu de construction , empilement des sons pour un final abrupte, vif comme une résolution possible dans l'instant.
Une pause pour échanger avec Jean Yves Bainier, présentateur irréprochable et enthousiaste soutient des "Percu" depuis leur "mutation", Jean Geoffroy et la compositrice japonaise Malika Kishino qui expose sa note d'intention quant à l'oeuvre qui va suivre "Sange", inspirée des rituels de prière, mantras, allégorie sur l'espace et le temps, comme ces pétales de lotus qui célèbrent la prière.
SANGE (2016 / première française) de Malika Kishino – Commande d’Etat: émanation volatile des fragrances de ces fleurs déchirées, évoquée par les 6 musiciens, univers sensuel, indéfiniment subtil, fonctionnant par petites touches précises et détachées."Une prière qui me fait être" et méditer, en hommage au maître de la compositrice.En échos, en résonance, ricochet ou cascade de sons vifs et précis, puis en tornade conjointe aux six pupitres des interprètes aux aguets, très recueillis, concentrés, rassemblés par l'esprit fort intelligent de cette oeuvre singulière.
suivie de HIEROPHONIE V extraits (1975) de Yoshihisa Taïra: cris et voix au lointain, sérénité des âmes vagabondes dans un rituel tribal très évocateur
ABLAUF (1983) de Magnus Lindberg:solo de clarinette toujours exécuté par le brillant Jean Marc Foltz, virtuose, fin et délicat porteur et initiateur de sons incongrus, inédits, inouïs.
SULPHURE PULSE (2003) de Atli Ingolfsson: hommage à Gérard Grisey partant d'une évocation d'un puits de vapeur d'une centrale géothermique: oeuvre tectonique, évocatrice, trouble et volubile, émanation de sons : timbres et rythmes à l'honneur pour un univers créé physique, organique, oppressant!
DRIFT-W-00D (création mondiale 2017) de et avec Jean-Marc Foltz et Marc Proulx: alors vient le "clou" de la programmation, dialogue entre musicien et performeur, acrobate qui se joue d'une structure, sculpture anguleuse, noir et blanche comme un obstacle à franchir ou un partenaire à apprivoiser. C'est ce "bois mort échoué "qui inspire l'oeuvre de Foltz et Proulx: instabilité, déséquilibre, fragilité mais aussi force de celui qui manipule ce corps objet pour un duo dansé, extrêmement précis, mu par une énergie en continue.Le circassien danseur manipule par les appuis toutes les facettes de cette étrange structure froide, raide, qui pourrait rester statique dans sa forme géométrique déterminée Respiration du corps, accompagné par le rituel des percussions, rassemblées pour galvaniser cette cérémonie spirituelle.On est en suspens dans cette prestation vertigineuse, acrobatique au flux incessant Plaisir partagé avec le public, très nombreux venu en "bonne compagnie" communier avec tous ces artistes, réunis pour l'occasion: une fête japonisante aux accents de fête populaire et savante, devant l'autel de la joie communicative de cet ensemble, très ouvert que sont devenues nos Percussions de Strasbourg" au carrefour des routes, des cultures et des rencontres sans perdre identité et altérité!
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Croisements…
La scène ; espace, traversé d’intentions nouvelles et contrariées.
Des labyrinthes amoureux des 7 crimes de l’amour, aux rencontres de Last,
De l’érosion et des dérapages de Ablauf, aux mutations sonores de Sange
Entre l’instabilité d’un « bois mort échoué / driftwood », à sa résurrection métronomique « music for pieces of Wood »…
Programme :
Première partie avec les étudiants de la HEAR/Académie Supérieure de Musique de Strasbourg sous la direction artistique Emmanuel Séjourné
SEPT CRIMES DE L’AMOUR (1979) de Georges APERGHIS:elles sont déjà sur scène quand le public s'installe: échauffement à vu ou déjà début su spectacle? Avec Aperghis on peut s'attendre à tout, alors regardons les comme démarrant à notre insu ce petit bijou, cette pièce qui s'avère après un clap de départ officiel, un trio très visuel et plastique, mise en scène composée par les septs séquences. Le corps de la clarinette sans embouchure devient accessoire, le zarb se transforme en porte-voix, les postures et attitudes forment une sorte de frisse enluminée.
Sur un petit espace réduit, beaucoup de petites actions pour souligner la voix qui éructe des sons , malicieusement étudiés et bordés de mimiques malicieuses et grotesques, une pomme que la chanteuse croque dans le silence: autant de sons, de bruits dont la restitution passionne ce démiurge du théâtre chanté, vocal et drôle en diable !
TXALAPARTA (2017) inspiré du folklore Basque:des sons de métronome pour introduire la pièce suivante: des morceaux de bois qui s'entrechoquent, manipulés par deux musiciens: ils viennent rejoindre une table de bois, tournent autour comme lors d'un rituel et frappe la matière: bois sur bois pour cet étrange instrument archaique, le "txalaparta", retrouvé pour jouer des sons sourds et envoutant comme des rappels, des messages à se communiquer du fond d'une vaste jungle! Quel riche univers créé à partir de ces simples composants!Comme sur un établi, ces artisans de la percussion naturelle, travaillent devant nos yeux écarquillés et le labeur est jouyeux au fond de l'atelier !La rémance de la lumière sur les battons de frappe, souligne la virtuosité, la rapidité de l'exécution de cette oeuvre singulière, brute, dénudée, dépouillée.On n'en croit pas ses yeux!
LAST (1997) de Philippe MANOURY: un solo pour démarrer, une clarinette basse pour un étrange personnage, égaré, solitaire qui bientôt sera rejoint par une femme, solide interprète, dansant le long du dispositif de percussion des marimbas: elle passe d'une frontière à l'autre en glissant le long de l'instrument, agile, souple, virtuose et habitée par une grâce légère et futile. Un délice sonore et visuel, apparition fragile dans un univers renforcé par le jeu de réponses avec la force de la clarinette, bien ancrée au sol.
MUSIC FOR PIECES OF WOOD extrait (1973) de Steve REICH: pour clore cette première partie, la folie de Reich: un son percutant, puis un autre et encore un autre, cinq en tout vont déferler et ne jamais s'arrêter: répétitif, enivrant, hypnotique à souhait ce quintet ravit et captive: les cylindres de bois dur, les claves, résonnent en continu, hallucinant jeu de construction , empilement des sons pour un final abrupte, vif comme une résolution possible dans l'instant.
Une pause pour échanger avec Jean Yves Bainier, présentateur irréprochable et enthousiaste soutient des "Percu" depuis leur "mutation", Jean Geoffroy et la compositrice japonaise Malika Kishino qui expose sa note d'intention quant à l'oeuvre qui va suivre "Sange", inspirée des rituels de prière, mantras, allégorie sur l'espace et le temps, comme ces pétales de lotus qui célèbrent la prière.
SANGE (2016 / première française) de Malika Kishino – Commande d’Etat: émanation volatile des fragrances de ces fleurs déchirées, évoquée par les 6 musiciens, univers sensuel, indéfiniment subtil, fonctionnant par petites touches précises et détachées."Une prière qui me fait être" et méditer, en hommage au maître de la compositrice.En échos, en résonance, ricochet ou cascade de sons vifs et précis, puis en tornade conjointe aux six pupitres des interprètes aux aguets, très recueillis, concentrés, rassemblés par l'esprit fort intelligent de cette oeuvre singulière.
suivie de HIEROPHONIE V extraits (1975) de Yoshihisa Taïra: cris et voix au lointain, sérénité des âmes vagabondes dans un rituel tribal très évocateur
ABLAUF (1983) de Magnus Lindberg:solo de clarinette toujours exécuté par le brillant Jean Marc Foltz, virtuose, fin et délicat porteur et initiateur de sons incongrus, inédits, inouïs.
SULPHURE PULSE (2003) de Atli Ingolfsson: hommage à Gérard Grisey partant d'une évocation d'un puits de vapeur d'une centrale géothermique: oeuvre tectonique, évocatrice, trouble et volubile, émanation de sons : timbres et rythmes à l'honneur pour un univers créé physique, organique, oppressant!
DRIFT-W-00D (création mondiale 2017) de et avec Jean-Marc Foltz et Marc Proulx: alors vient le "clou" de la programmation, dialogue entre musicien et performeur, acrobate qui se joue d'une structure, sculpture anguleuse, noir et blanche comme un obstacle à franchir ou un partenaire à apprivoiser. C'est ce "bois mort échoué "qui inspire l'oeuvre de Foltz et Proulx: instabilité, déséquilibre, fragilité mais aussi force de celui qui manipule ce corps objet pour un duo dansé, extrêmement précis, mu par une énergie en continue.Le circassien danseur manipule par les appuis toutes les facettes de cette étrange structure froide, raide, qui pourrait rester statique dans sa forme géométrique déterminée Respiration du corps, accompagné par le rituel des percussions, rassemblées pour galvaniser cette cérémonie spirituelle.On est en suspens dans cette prestation vertigineuse, acrobatique au flux incessant Plaisir partagé avec le public, très nombreux venu en "bonne compagnie" communier avec tous ces artistes, réunis pour l'occasion: une fête japonisante aux accents de fête populaire et savante, devant l'autel de la joie communicative de cet ensemble, très ouvert que sont devenues nos Percussions de Strasbourg" au carrefour des routes, des cultures et des rencontres sans perdre identité et altérité!
Au théâtre de Hautepierre le 8 Mars dernier
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