vendredi 10 mars 2017

"Mon psy c'est quelqu'un": Christophe Feltz s'allonge et "verbalise": le canapé lit en amuse bouche!



Allez vous allonger sur le divin divan de Christophe et vous verrez que en sortant comme du confessionnal, vous serez soulagés! Le décor est planté: tout petit siège en bois, accessoires et masques de rituel vaudou au sol, petite estrade et pupitre africain...."Monsieur Tabou, Grand Marabout: succès assuré"...
Certes pour cette singulière performance de plus d'une heure du "comédien", acteur de sa vie, Christophe Feltz.
Autobiographie ? Là n'est pas la question, mais l'on pourrait voir poindre le "d'après une histoire" que l'on ne serait pas surpris! Figure du père apparaît , surdimensionnée sur l'écran vidéo, visage flouté, menaçant? Où celle du psy dont il sera bientôt question. Tel un explorateur, lampe de poche au poing, le voilà ce "patient" qui scrute l'inconscient de la caverne, matrice des angoisses et de tout ce qui martèle en tête. Le psy "caméléon", cet homme affable (à fable ou à femme) que Christophe, un homme tout de blanc vêtu, écharpe nouée, évoque sous toutes ses coutures. Le psy auquel il raconte des rêves, hallucinations ou cauchemars, dans un merveilleux numéro où il s'emballe et conquiert le public.


 Ce "gourou urbain des temps modernes", il s'en joue a force le jeux de mots, de vire langues et calembours à la Devos, dans des textes qu'il a écrit lui même avec talent et malice. A la Devos, sa bonne fée pour les glissades, clins d’œils et jeu de mots surréalistes, à la Desproges, mais sans encore couper le cordon, d'une fée maléfice qui le poursuit trop assidûment....Ecriture encore un peu plus resserrée et le propos sera encore plus pertinent dans le foisonnements des directions qu'il prend, tout fou, tout flamme;Devos disait qu'il fallait "ramener au bercail" le public et ne pas le perdre en chemin !Moultes références à de savantes recherches tous azimuts pour nous embarquer dans son univers tarabiscoté, intranquille mais toujours distancé par rapport à "son frère", sa mère ou d'autres figures embarrassantes "qu'on n'a pas choisies"!De la verve, de l'allant chez ce comédien,généreusement investi dans cette histoire à dormir debout avec son "copain" psy, un peu zinzin. Quelques litanies aussi, leitmotiv d'une chanson qui revient sur le pupitre comme une berceuse rassurante, des repères dans la jungle débridée de son imaginaire.Un chat diabétique, un combat raciste entre des jaunes asiatiques et des blancs d’œufs battus, des hommes politiques tous habillés pareils: un petit monde qui se cherche, comme lui pour trouver des remèdes aux mots et maux de la vie. Le canapé-lit du psy pour clore le chapitre et l'on voyage encore avec le très beau texte de Devos: "mon chien, c'est quelqu'un" remplacé pour l'occasion en "mon psy, c'est quelqu'un" !
Alors, passant du coq à l'âme, on sourit en empathie avec celui qui se débat dans l'a-fric du commerce de la psychanalyse et se moque gentillement de ceux qui "verbalisent" et contredansent en contrefaçon et contraventions diverses et variées.
Un spectacle d'un "artiste dramatique" plutôt drôle et virulent, comique et caustique , décapant : une ode à "mon psy, c'est moi" pour mieux avaler la note! Satisfait et pas remboursé!


A l'Illiade , le coproducteur de toujours du Théâtre Lumière jusqu'au 12 Mars
Pour la 30e création du Théâtre Lumière, Christophe Feltz a décidé de mettre en écriture, en lumière et en scène, avec beaucoup de sincérité, d’humour mais aussi de dérision, toutes les années qu’il a passées sur les divans, à chercher à comprendre qui il est réellement. Son idée est de théâtraliser le plus précisément, le plus finement et le plus drôlement possible, l’envers du décor, la cuisine secrète de ces lieux magiques que sont les cabinets de psys. Il vous embarque avec délice et curiosité dans l’univers passionnant de la rencontre entre le théâtre et le monde fascinant de l’inconscient, étroitement liés et connectés, prenant leurs sources dans les mêmes strates de l’âme, de l’esprit et du sentiment... Mon Psy, c’est quelqu’un est un hommage de Christophe Feltz au merveilleux texte de Raymond Devos intitulé Mon chien, c’est quelqu’un.

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