C’est l’une des œuvres majeures du répertoire moderne. Olivier Py présente "Salomé" de Richard Strauss à l’Opéra national du Rhin. Dans des décors grandioses, le dramaturge et metteur en scène livre une version très contemporaine et extravagante
Pour sa quatrième collaboration avec l’OnR, Olivier Py a choisi de s’attaquer à cet opéra sulfureux de Richard Strauss, d’après Oscar Wilde, créé le 9 décembre 1905 au Semperoper de Dresde (Allemagne), et joué pour la première fois en France en mai 1907 au théâtre du Chatelet à Paris, sous la direction de Strauss.
Dans des décors hors normes, les plus grands jamais réalisés à l’Opéra national du Rhin et signés Pierre-André Weitz, Olivier Py livre une version très personnelle, et plonge Salomé dans un univers érotique et sauvage, mais où la dimension spirituelle est également très prégnante.
Dans des décors hors normes, les plus grands jamais réalisés à l’Opéra national du Rhin et signés Pierre-André Weitz, Olivier Py livre une version très personnelle, et plonge Salomé dans un univers érotique et sauvage, mais où la dimension spirituelle est également très prégnante.
Alors en avant pour cet opus dei, hybride forme alambiquée, signée du trublion de la mise en scène d'opéra. Py perd la tête et voue à Salomé un culte tout juvénile: un rêve d'adolescent enfin se concrétise: mettre en espace et en corps, en chair, passion, désir et déraison!Solide interprétation d’emblée qui séduit de la part de Héléna Juntunen, belle, blonde et "fraîche", tentante, séduisante puis démoniaque créature impudique. Impudique, cette mise en scène où se déploie de scène en scène un dispositif tectonique, plaque de décor qui vient frapper le sol à chaque diversion. Pour révéler jungle exotique et luxuriante, chœur d'abbaye sulfureuse et autre trouvaille décapante.Et à l'intérieur de chacun de ces écrins, voix, corps et musique s’agitent fébrilement jusqu'au drame. Un christ suspendu par les pieds vient y semer la discorde, le blasphème et l'irrespect, mais ce "corpus déi", "porcus dei" d'une proche boucherie, abattoir de la face d'Hérode va opérer pour ce sacrilège ! Christ porté sans croix, comme dans une chorégraphie très kinésiologique, très "danse contact"
Le christ de Claude Bernhart à Saverne en est tout "renversé" !
La danse toujours présente chez Olivier Py, danse des voiles où Salomé abat ses cartes et se déchaîne: la danseuse-chanteuse s'y donne corps et âme, danse érotique, sensuelle, osée, bordéepar la présence des fidèles interprètes-citons ici, la divine Charlotte Dambach et le non moins séduisant Clément Debras, fidèles compagnons de scène de cette entreprise voluptueuse. Des corps dénudés, nus pour simuler l'acte d'amour et la ruée orgiaque de la chair sur l'esprit: voici, franc de collier , l'annonce faite à Salomé ! Les voix, l'orchestre sous la direction de Constantin Trincks, les décors grandiloquents et quelque peu kitschs de Pierre André Weitz façonnent un édifice musical dantesque et fascinant où l'on s'immerge aisément. Et si on y perd son "latin", la tête suspendue aux cordes des étoiles, on ne perd pas pied: la tête sur les épaules, Salomé revendique, vibre et sa générosité flambante fait de cette héroïne, l'adolescente retrouvée, perturbée mais parcourue par le désir, la revanche ou la vengeance.
A l'Opéra du Rhin Strasbourg jusqu'au 19 Mars
puis à la Filature à Mulhouse les 31 Mars et 2 Avril
Le christ de Claude Bernhart à Saverne en est tout "renversé" !
Claude Bernhart Saverne |
La danse toujours présente chez Olivier Py, danse des voiles où Salomé abat ses cartes et se déchaîne: la danseuse-chanteuse s'y donne corps et âme, danse érotique, sensuelle, osée, bordéepar la présence des fidèles interprètes-citons ici, la divine Charlotte Dambach et le non moins séduisant Clément Debras, fidèles compagnons de scène de cette entreprise voluptueuse. Des corps dénudés, nus pour simuler l'acte d'amour et la ruée orgiaque de la chair sur l'esprit: voici, franc de collier , l'annonce faite à Salomé ! Les voix, l'orchestre sous la direction de Constantin Trincks, les décors grandiloquents et quelque peu kitschs de Pierre André Weitz façonnent un édifice musical dantesque et fascinant où l'on s'immerge aisément. Et si on y perd son "latin", la tête suspendue aux cordes des étoiles, on ne perd pas pied: la tête sur les épaules, Salomé revendique, vibre et sa générosité flambante fait de cette héroïne, l'adolescente retrouvée, perturbée mais parcourue par le désir, la revanche ou la vengeance.
A l'Opéra du Rhin Strasbourg jusqu'au 19 Mars
puis à la Filature à Mulhouse les 31 Mars et 2 Avril
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