En acoustique ou en ciné-concert, plus de 100 musiciens sont au rendez-vous pour faire vibrer votre palpitant ! Prenez le risque d’aller vers l’inconnu, de saisir la musique au moment où elle s ‘invente... En concert. Retrouvez tout le détail de la programmation du festival sur www.jazzdor.com
MICHAEL WOLLNY TRIO
Si l’on suit le pianiste allemand Michael Wollny depuis ses débuts, c’est qu’à chaque nouvelle venue, il subjugue par cette manière de dessiner sur l’instrument des films fascinants, aux narrations denses et haletantes, des tableaux sonores éblouissants qui jouent sur les correspondances entre le jazz, la musique classique et les musiques populaires, faisant se rencontrer dans un naturel confondant Debussy, Fauré ou Scott Walker.
Si l’on suit le pianiste allemand Michael Wollny depuis ses débuts, c’est qu’à chaque nouvelle venue, il subjugue par cette manière de dessiner sur l’instrument des films fascinants, aux narrations denses et haletantes, des tableaux sonores éblouissants qui jouent sur les correspondances entre le jazz, la musique classique et les musiques populaires, faisant se rencontrer dans un naturel confondant Debussy, Fauré ou Scott Walker.
Surgi voici quelques années sur la scène du jazz allemand, Michael Wollny a rapidement retenu l’attention des observateurs à l’affût de nouveaux talents. Ses enregistrements comme ses apparitions sur scène témoignent à chaque fois de sa créativité. Que reste-t-il à inventer quand on s’installe devant un clavier ? Des générations de jazzmen ont exploré de multiples façons de faire vibrer les cordes. Les nouveaux venus s’inspirent forcément de cet héritage pour trouver leur propre style. Pour sa part, Michael Wollny s’est aussi mis à l’écoute des compositions d’Alban Berg, Gustav Mahler, Paul Hindemith. Ses propres constructions portent la trace de la tradition allemande. Y voisinent aussi des passages d’une grande poésie et des séquences ébouriffantes. Wollny est une sorte de feu follet (c’est d’ailleurs le titre de l’un de ses thèmes) toujours prêt à surprendre. Il s’était fait remarquer récemment à l’occasion d’une tournée en partenariat avec Vincent Peirani. Le voici de retour avec comme complices Christian Weber à la contrebasse et Eric Schaeffer à la batterie. Et quel retour à Jazzdor pour inventer auprès d'un public nombreux et impatient, un moment de grâce, toujours renouvelé. A la Cité de la Musique et de la Danse, c'est à un instant magique de félicité, en présence d'un démiurge, que l'on assiste.Jamais pareille osmose ne s'est ressentie entre piano et contrebasse, symbiose organique, sonore et rythmique entre les deux interprètes, bordés par un percussionniste, plus en retrait mais hyper performant. Des morceaux de référence, mais aussi des créations, qui vibrent sous les doigts du pianiste, les pieds agités par le tempo, rivés à la musique, tout le corps investi dans l'interprétation, tantôt tétanique, furieuse, déchaînée, tantôt fluide, évanescente, lyrique. Du grand art devant nous, sur le plateau, une écoute "religieuse" du public qui sent qu'il se passe quelque chose d'unique, d'extra-ordinaire...Gouttes de pluie entre ses doigts, fragiles, ou torrent de bruits et de fureur, les avant-bras frappant le clavier, ou les doigts caressant les touches. A l'intérieur aussi de son piano complice, second corps greffé au sien, second souffle rythmique à vous le couper. Et Christian Weber de conjuguer cette complicité fraternelle pour enchanter ces instants suspendus au temps, intemporels, qui jamais ne se reproduiront à l'identique.
La grâce incarnée !
Michael Wollny, piano / Tim Lefebvre, contrebasse / Eric Schaefer, batterie
Un film muet de Jean Epstein (1923) pour innover dans le genre en incluant un groupe de voix bulgares, en costume traditionnel pour donner de la voix à cette oeuvre sans "les mots" pour conter le scénario ! Une excellente initiative pour faire comme du Clément Janequin et ses "cris de Paris" pour créer une atmosphère. Univers et ambiance garantie pour cette évocation d'une époque, d'un métier, celui de la batellerie, de paysages fluviaux, des quais de Paris, aux berges de la Seine.Des quartiers de la capitale, aux quais et bords de fleuve, d'une salle de cinéma à , bien sur, la péniche, lieu emblématique de cette histoire touchante et émouvante. Le chef d'orchestre Ilia Mihailov et le compositeur et pianiste François Raulin ont travaillé ensemble pour trouver un terrain de jeux original ou chaque partie, un trio de jazz d’un côté, un chœur de voix bulgares de l’autre, s’exprime pleinement, se répond, se mélange en un contrepoint de plus en plus serré à mesure que le film se densifie. Le film, c’est “La Belle Nivernaise“ de Jean Epstein, et son atmosphère de bords de Seine. Le concert, lui, est imaginé comme un “mini opéra“, une suite de tableaux en champ/contrechamp des images.
Difficile de composer pour des images si originales, un scénario entièrement joué "muet" où jamais les gestes, les expressions ne sont mimées ni surjouées.Le film est audacieux en cadrages, découpages rythmique: de très beaux portraits de visages éclairés , lumineux en gros plans pour souligner les émotions des protagonistes de cette histoire de péniche où la paix niche parfois mais si rarement. Un beau solo de saxophone pour la séquence de l'enfant abandonné qui grelotte de froid, du lyrique onirique pour les séquences de rêve, trouble où l'ange ou la vierge Marie veille au grain de ce drame cinématographique, osé, moderne et insolite.La musique du trio prépare les pièces du chœur en jouant parfois littéralement avec ce dernier. On découvre une écriture originale avec une attention particulière à la mélodie et aux effets dramatique. Les voix judicieusement exploitées pour les scène de foule, de causerie ou de montée dramaturgique. Le solo d'une des choriste, face à l'écran est de toute beauté sonore et dramatique. La séquence du match de foot, filmée en continue, aux pieds des joueurs en plongée invite la musique à se presser, les chœurs à se gonfler de volume intense et justement dosé.
Un moment conjugué de musique et d'images en osmose ou contrepoint, remarquable !
François Raulin, piano / Christophe Monniot, saxophone / Bruno Chevillon, contrebasse / Le Grand Chœur des Voix Bulgares dirigé par Ilia Mihailov
A la Cité de la musique et de la Danse ce Dimanche 11 Novembre.
A la Cité de la musique et de la Danse ce Dimanche 11 Novembre.
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