Réparer les vivants est un roman de Maylis de Kerangal, paru en 2014. Au retour d’une mémorable séance de surf dans la banlieue du Havre, trois amis ont un accident. Simon Limbres, dix-neuf ans, est en état de mort cérébrale. Ses parents doivent faire face à cette tragédie et à une question qui s’impose dans l’urgence : acceptent-ils que les organes de leur fils soient « donnés » ? Le metteur en scène Sylvain Maurice, le comédien Vincent Dissez et le musicien Joachim Latarjet nous entraînent dans un récit haletant, à la fois épique et philosophique, qui nous fait suivre le chemin du coeur vers un autre corps, à travers les yeux de la famille du défunt et des équipes médicales.
Décor noir, car c'est "dans la boite noire d'un corps de vingt ans" que se déroule l'odyssée passionnante, l'histoire d'un coeur en vadrouille d'un corps à l'autre. Cliniqie, organique, le texte va bon train à travers les mots, les gestes du conteur narrateur qui s'empare du récit. Tapis roulant que ce destin qui avance et dont il devra remonter le cours: petite danse merveilleuse, combat envolé sur ce sol glissant, rappelant la vague qui se dérobe sous les pieds et la planche du surfeur! Jolie métaphore esthétique et parlante, dans ce dispositif où se niche le musicien qui accompagnera, soutiendra ce conte du XXI ème siècle, épopée de la jeunesse furieuse, en proie à un sport aux frontières de la mort. As de coeur que va tirer au jeu de cartes une receveuse, demandeuse de greffe de coeur!
Chacun des personnages qui interviendront dans cette histoire peu banale est décrit sur son passé et dans cette course contre la montre, en dernier ressort, c'est la vie qui prendra greffe.
La performance de Vincent Dissez est remarquable, conteur, diseur de cette bonne aventure où l'on apprend aussi beaucoup de chose sur le monde médical!
Joachim Latarget pour la résonance musicale à toutes ses ambiances, à toutes ces intrigues rebondissantes, et la pièce gagne en tension, suspens.
Au TNS jusqu'au 1 Décembre
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