À peine sortis de la pièce "Musée haut, musée bas", où ils figuraient en tant qu’oeuvre d’art, Sulki et Sulku ont ressenti le besoin irrépressible de continuer à discuter ensemble. Jean-Michel Ribes n’est pas parvenu à les en empêcher, et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Vous trouverez ici quelques-unes de leurs conversations qu’il a réussi à retranscrire. Ils lui ont assuré qu’elles étaient intelligentes. Il n’en est pas sûr, mais avec eux on ne sait jamais. Sulki et Sulku font leur fête à la liberté de penser, clins d’oeil d’absurdité, dans tous les sens et par tous les temps, bulles de champagne dans la morosité.
Un rideau de scène à l'effigie des deux dialogueurs, la tête en bas, en dit long sur le côté absurde, dérisoire et combien renversant de toutes les situations que vont traverser nos deux bougres sur le plateau; ou plutôt sur un podium, sorte de piédestal qui nous situe le cadre. Un musée que vont visiter nos deux acolytes, escogriffes, philosophes et bons parleurs de pacotille.
rousse |
varini |
Deux personnages haut en couleur nous délivrent leurs questionnements, leurs inquiétudes, leur sidérations sur des questions très vastes, incongrues, absurdes à l'envi. Avec de beaux arrêts chorégraphiques statufiés sur image à l'issue de chaque fragment de la pièce.
C'est un régal jouissif que de les attendre au tournant, de les espionner dans ce langage rythmé, fin, succulent de Jean Michel Ribes, ce roi des brèves de comptoir qui en- chante et magnifie le verbe et la syntaxe!
Il triture la méditation, caresse le sens d'un rendez-vous, supprime le ballon du stade, ramène le quotidien au rang du sublime, fait de l'urine le plus beau et cher carburant du monde.... On ne s'en lasse pas et l'on frétille de bonheur comme un poisson hors de l'eau, on se régale de la "célébrité anonyme",de la méditation pour crétin, pour les beaux dimanche flatulents, les bouches abominables organes , bref sur tout et rien pour sourire ou se fâcher sur tout!
C'est du travail d'orpailleur que ces dialogues échangés à vif, sur la corde raide de l'humour, du détachement très stylé, aristocratie de la grammaire et du phrasé!
"Trop de tulipes, tue la tulipe", et les mots les plus courts font économiser salive et économie mondiale.
Alors on vote pour eux et leur fantaisie si maîtrisée, leur verve et leur tonus qui jamais ne faiblissent. Les arrêts sur image, rythmant les séquences comme autant de pauses de statues à ronde bosse.
Une "basse-danse", conversation de "musée" et non de boudoir qui revitalise le genre "échange philosophale" comme la fève à croquer qui transforme et fait briller le monde d'enthousiasme.
Au TNS les 5 et 6 Novembre DANS LE CADRE DE " l'AUTRE SAISON"
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