C'est de sa tombe dont il est question, alors qu'elle apparait dans des lumières roses ou vertes, glamour à souhait
Judith Henry s'est définitivement emparée du personnage: comment fer pour avoir une poigne de faire ?
Cette "dame de fer", reine, putain de mauvaise réputation jubile quand elle évoque son clone au cinéma, la Taylor ravageuse! Dans une diction antique et ronflante, elle évoque ce que les reines font, "contrairement aux rois" et se glisse dans la peau des ombres de la grotte de Platon en ombres chinoises: c'est le début du cinéma, silhouette de profil, chorégraphie antique et figée à mourir de rire!
Cléopâtre est une femme qui danse, émancipée, qui jouit de son sort et sort de ses gonds, démoniaque, manipulatrice, calculatrice mais toujours aimable et touchante de sincérité; Une petite heure durant, elle confine Marc Antoine au second plan, ce dernier peu à peu s'effaçant Elle troque son jean contre une robe lamée or et mimétise avec son environnement doré, paillettes et confettis en pluie qui dégringolent brillamment.
Orpailleuse, Judith Henry, à l'aise comme un poisson dans l'eau, se joue des contrastes du texte et des intonations, de colère ou de douceur.Très glamour, , elle danse, sauvage et libre: "une reine choisit" et décide! Alexandrie, sa descendance la fascinent et elle conte les péripéties de la guerre dans un grand professionnalisme stratège!
Elle compte aussi les robes de la Taylor dans le film et l'envie, focalise sur "Elisabeth" qui étincelle, rayonne au cinéma avec ses robes en "technicolor". Comme un studio de tournage, la scène s'encombre de projecteurs, de ventilateurs qui donneront lieu à un charmant soliloque, tirade récitée par grand vent par notre héroïne!
C'est drôle et malin, grave et plein de sous-entendus sur le harcèlement, l'envie, la cupidité. Cléopatre, une femme adultère à abattre comme Elisabeth et son Burton de complice. Comme dans une enquête policière ou un polard, tout se termine sur la question du poison :qui met fin à ses jours dans une tragique agonie ?.
Que voici un nouvel éclairage sur cette reine très "moderne" dont les faits et gestes résonnent aujourd'hui encore: ceux d'une femme en opposition, en soulèvement, en colère!
Au TNS les 14 et 15 Mars
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire