lundi 17 novembre 2014

"Huis": Pas de Pauw pour la mort!


C'est avec Josse de Pauw que l'on avait débuté la danse en Avignon 2014: un voyage dans des contrées et paysages esthétiques et sonores fort édifiants!
"Huis" au Cloitre des Célestins, c'est l'odysée de la vieillesse joyeuse et tonitruante!
Sur des textes de Michel De Ghelderode, Josse de Pauw et Jan Kuijken déployent leurs imaginaires à bon escient! Ils sont six vieillards couchés sur le sol dans la "maison" derrière "la porte"a recevoir quelques hallucinations salvatrices: sons de cloches et autres voix réelles ou factices, engendrées par l'imagination, la démence ou tout simplement l'errance et le temps qui passe et laisse le pouvoir à la féerie des esprits. Les laisser entrer, pénétrer dans l'univers de nos corps, de leurs corps qui du coup se redressent, revivent, se ré-animent!
Du "théâtre musical" signé Jan Kuijken qui séduit autant De Pauw pour sa curiosité envers la mixité des genres.Musique enregistrée, certes, mais bien présente dans la dramaturgie, régissant le rythme de vla mise ven scène, les silences aussi, les recueillements.Musique mixée en direct par Kuijken, attentif au texte, aux déplacements."Le cavalier bizarre", première partie obéit aux lois du grotesque: état de vieillesse des corps renforcé par costumes et lumières inspirés de l'époque, des représentations picturales anciennes.
La mort devrait venir chercher ces hommes, mais elle les évite et ils se confondent en liesse et joie non dissimulée C'est drôle et festif et très réussi.
Dans "Les femmes au tombeau", l'idole c'est Jésus le sauveur pour ces femmes qui entourent la vierge Marie.
Elles chantent, évoquent la vie, se jalousent autour de la figure du Christ.
Hommes, femmes, sont ici émouvants, solides, dans cette "pochade", ce croquis, cette farce bigarrée, aux tendres couleurs grisonnantes de la vieillesse
De Pauw, en "guetteur", veille au grain et c'est très bien ainsi.

On le retrouvait aussi  plus "fringuant" dans "An old Monk" au Tinel de la Chartreuse de Villeneuve les Avignon
En présence des musiciens du trio de Kris Defoort au piano!
Quelle verve, quel allant pour notre homme métamorphosé en jeune premier de la danse!
Car la danse, il l'aime et la magnifie, la pratique dans sa vie au quotidien comme sociale ou artistique et cela se voit!Inspiré par Thelonious Monk, ses textes sont plein de poésie et de verve: il les incarne avec bonhuer, fougue, passion et conviction, laissant toute latitude à la musique, au rythme des percussions (EXCELLENT très jeune  Lander Gyselinck) et de la basse électrique de Nicolas Thys.
"Monk, le moine, le pianiste génial ont inspiré aux artistes ce spectacles hybride, atypique: accord entre mots et notes, entre les deux créateurs. Improvisation des mouvements du corps, tout bouge en symbiose.
La mort est un des moteurs de la vie pour De Pauw: il résiste avec de l'humour du mouvement ravageur pour son âge.Bel exemple de résistance au temps!
Au Maillon Wacken à Strasbourg les 28 et 29 Novembre à 20H 30

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