Le Grand Dégenrement rassemble trois générations de musiciennes, danseuses et circassiennes brisant les clichés avec humour et impertinence.
Jongleries diverses et variées, voguing et travestissement, musique sérieuse – et néanmoins tirée par les cheveux –, improvisation dans le plus pur style de l’anthropocène tardif : c’est la réunion sur une même scène de pratiques que les usages de la société séparent. Car la musique n’a pas échappé à la grande entreprise de l’assignation. De quoi mettre à mal nos petites habitudes mélomaniaques et considérer enfin la musique comme une vaste ressource à préserver et à partager entre tou·te·s. Noémi Boutin, Élise Caron, Joëlle Léandre, Leïla Martial, Julia Robert et Marlène Rostaing, sans oublier les Capilotractées, sont les géniales sorcières de cette célébration aux émanations de jazz hilarant et au prosélyrisme assumé, où le jongleur Jörg Müller, le clown-acrobate androgyne Camille Boitel et son double astrophysicien Aurélien Barrau, affranchis de toute frontière physique et métaphysique, font valser (en l’air) les codes, les préjugés et les bibliothèques des musiques de chambre plus ou moins bien rangées… ou genrées.
coproduction L’Onde & Cybèle, Musica
On démarre avec un discours, solo d'un physicien, intello et quasi incompréhensible tant le vocabulaire emprunté est savant, grandiloquent et agaçant....Vous saurez tout sur le "multivers", univers multiple aux entrées multiples...Deux clowns, femmes costumées, bigarrées, colorées prennent le relais, improvisant à merveille-surtout quand les "tousseurs" de concert s'adonent en salle à un récital percutant d’éruption de gorge chaude !!! Ta toux est tatouée, ôtant la toux......Hommage aux racleurs de colonne d'air, de diaphragme et autre organes du souffle...Un violoniste et une danseuse à roulettes comme un déambulateur pour paralysé, suspendue à une machinerie de cordes animée par une cascadeuse multi risques...Une sirène des airs s'y métamorphose comme un papillon de sa larve de nymphe et vient planer dans l'éther, la queue battante! Des bulles de savon pour nuages transbordeurs... Le violoncelle accompagne un sonneur de tubes résonants, dans un manège incessant, musical quand les bâtons ne sont plus directement animés: corps absents, spectres officiants!
La musicienne se voit inviter à escalader un procénium flottant dans l'air, balançoire animée par les esquives et poussées d'un danseur, buvant les obstacles, absorbant les difficultés..C'est beau et périlleux comme au cirque
Clou du spectacle, Camille Boitel qui se bat avec des balles rondes blanches à profusion, simulant la maladresse avec virtuosité, la submersion d'objets, avec raison et détermination,renoncement: en un joyeux combat, les balles envahissent la scène, rebondissent avec fracas comme les salves d'un feu d'artifice!
Humour, désenchantement d'un virtuose en proie à la folie du surnombre, de l'entassement, de la démence de cette profusion de sollicitations: où donner de la tête, du coude, du bras pour chasser cette invasion de boules, sans " avoir les boules" comme le diront celles qui lui succèdent dans ce champ de bataille, très "plastique" esthétique en diable! La longue table monastère-cathédrale, dressée auparavant pour lui, pleine d'empilements de boules blanches, est une sculpture scénographiée fort belle: à déconstruire avec allégresse!
Encore un long discours lénifiant de notre faux monsieur Loyal, présentateur trop sérieux de pacotille et nous voilà en bonne compagnie: voix et contrebasse se fraient un chemin pour accéder au devant de scène où Joelle Léandre improvisera à l'envi pour ce grand dégenrement, en osmose avec l'esprit iconoclaste de cette bande à part, et son "manifeste" de l'anticonformisme !
Beaucoup d'humour et de distanciation pour ce show multi média de bon aloi pour un festival innovant, décapant, déroutant, sur les chemins de l'âne plutôt que sur les autoroutes uniformes....à péage !
Astrophysicien Aurélien Barrau Jongleur, clown et acrobate Camille Boitel violoncelle, chant Noémi Boutin Acrobates Les Capilotractées Chant, flûte, jeu Élise Caron Chant, contrebasse Joëlle Léandre Chant, danse Leïla Martial Marlène Rostaing Jongleur Jörg Müller Alto, chant Julia Robert Conception, dramaturgie Blaise Merlin
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