- Direction
- Jean-Philippe Wurtz
- Au début du concert une oeuvre de Natacha Diels, Laughing to forget (2018) / 13’
- Les musiciens de l'orchestre bougent d'emblée, en rythme, murmurent, voix et claquements de mains en contrepoint, froissements de matières plastiques en résonance...Les visages, les cous et nuques dans le rythme, mimiques en sus, arrêt sur images pour mieux les contempler! La violoniste simule des rires, le balancement des corps sur leur axe, assis ou debout fait office de métronome, tranquille, oscille , petite foule animée de mouvements à l'unisson, débridés et imperceptibles. Sur fond de sonorités infimes du violon, cette vision apaisante fait partie du jeu, visuel, balanciers d'horloge ou de pendules de sourciers ; c'est magnétique! Les autres cordes se raccordent, bruits de bouche claquants, têtes qui se tournent, chorégraphiées, triangles résonnants... Des "smiles" au final que brandissent les musiciens comme des calicots politiques...Manifestation intense de bonne humeur et de sourires! Cheese !! Les pancartes brandies en fanfare !
Suit l'oeuvre de Varèse "Intégrales" de 1924 où l'ampleur des sons, guerriers et emphatiques, provoquent vrombissements de machinerie, fanfare désopilante, les cuivres en majesté Décibels et volume sonore garantis, contrastes sidérants servis par les instruments animés d'énergie, de souffle, d'audaces musicales!
Julia Wolfe avec Tell me everything (1994) / 8’création française succède: musique répétitive qui nait d'un ensemble, piano, vents, cordes et percussions sourdes pour agents et vecteurs de sons.
Une puissance, riche en coloration sonore s'en dégage, quelques leitmotivs persistants, immuables en ornement. Comme un tumulte qui avance et progresse dans l'espace, qui s'accélère, tient le cap sans dérive.Irrévocable masse sonore qui suit son cour. Quelques emprunts ou accents, mimésis de Reich ou Glass, sources de pillage et d'inspiration fertiles.Ca déraille, chahute, lumineuse interprétation de l'orchestre des jeunes de la HEAR qui sourient et "s'amusent" corps détendus et aguéris à la fantaisie contemporaine!
Joyeuse parade mouvementée où le piano s'entête, machines en folies, en liesse, en cavalcades!
Une référence historique en trois mouvements
Une douce atmosphère s'installe, planante, paysages et zéphyrs, ouverture très aérienne vers l'extérieur.Balade tranquille entrecoupée d'agitations, promenade lyrique, champêtre, évasion et rêves oniriques en suspension pour une écoute très attentive, tendue.
Les cordes s'étirent, contrebasse en contrepoint, harpes et piano au service de cette atmosphère bien installée.
Puis le deuxième mouvement surgit, virulente fanfare, valse enjouée, parade de cirque à la Nino Rota. Défilé plein de verve, très cinématographique plan-séquence sonore! Fellini aurait adoré ce allègre montage, découpage tectonique !
Les accents variés, parfois précieux en citation baroque, martiaux dans un joyeux mélange des styles, débridé.
Comme une vaste panoplie de sons, en cadence militaire, en marche, sons au zénith, en apogée d'une bourrasque pleine d'éclaboussures.
Au final, dans un doux démarrage solennel, une lenteur délicieuse, le paysage s'ouvre, vaste, piano, harpes pour "aérer" la densité du tissu sonore.
Bravo aux étudiants de la HEAR et à leur chef pour ce concert "animé" de très bonnes intentions!
A l'Auditorium de France 3 Alsace le 1 Octobre dans le cadre du festival Musica_
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