Texte Arne Lygre Mise en scène et scénographie Stéphane Braunschweig
Collaboration artistique Anne-Françoise Benhamou Avec Anne Cantineau, Virginie Colemyn, Cécile Coustillac, Glenn Marausse, Pierric Plathier, Chloé Réjon, Jean-Philippe Vidal
Stéphane Braunschweig met en scène pour la quatrième fois une pièce de l’auteur norvégien Arne Lygre, l’un des plus grands auteurs vivants. Dans Nous pour un moment, sept acteurs et actrices sautent « à vue » d’une identité à l’autre pour interpréter une vingtaine de personnages, dont la vie peut, à tout moment, basculer. Il est question des relations ambiguës et changeantes qui relient les êtres : quel est cet autre qui peut être objet de désir ou de peur ? Lygre expose avec acuité notre « psychisme contemporain » dans toutes ses contradictions.
Pédiluve...A la surface de l'eau
Un étonnant parterre d'eau inonde la scène, ponctué de chaises encore vides, sur fond blanc, lumineux: deux personnages s'y installent, deux , une "Amie" et une "personne", définies ainsi par une signalétique sur la paroi du fond. Le reflet des personnes fait miroiter leurs paroles; les pieds dans l'eau, mi-mollet, les voici comme tronquées, ou dépossédées de leur pied, leur fondement de pesanteur au sol...Assises, "elles" conversent, se lancent des piques de vérité à propos de leurs amours masculines! Du punch, de la verve pour ces deux femmes, complices ou ennemis, concurrentes qui s'avouent en "amies" les pires paroles. Celui qui va pénétrer cet univers, c'est justement celui dont il est question et tous les autres personnages feront ainsi immersion, de fil en aiguille, discrètes apparitions qui s'enchainent naturellement."Ai-je pensé" ? : un leitmotiv qui revient pour ponctuer leurs réflexions en mouvement: pensés qui avancent, toujours en construction, m^me si le contenu en est cuisant de vérité ! Puis se seront une "connaissance", un "inconnu", un "ennemi", une "autre personne" qui viendront fendre la surface de l'eau pour rejoindre sur le plateau, ces hommes et femme, en dialogue, en solo. La lumière change, se métamorphose, de vert émeraude, à noir d'encre: l'environnement aquatique scintille, le bruit des pas qui fendent la superficie aqueuse se fait rond dans l'eau .La lumière, signée Marion Hewlett est un régal de contrastes, de scintillance, de présence dramatique: de vert profond à émeraude, de noir d'huile à réverbération , outre-noir de pétrole...
Le petit bain
Le pédiluve, désigne tout dispositif provisoire ou permanent destiné à laver les pieds nus, ou destinés à désinfecter ou nettoyer les chaussures ou bottes susceptibles d'avoir été souillés par des microbes ou matériaux indésirables. Qu'en fait Stéphane Braunschweig ? Metteur en scène de ces "petites eaux" troubles à la vie agitée des eaux dormantes...
Le grand bain
Comme un handicap, un empêchement, cette "piscine", petit bain de jouvence ou de souffrance est une entrave et pourtant chacun y semble à l'aise. Paradoxe ou contradiction ?"Changer" ! Peut-on changer s'interrogent en ricochet quelques uns...Le lit, la table semblent flotter, accueillir les corps qui s'y nichent pour échapper au flux de l'eau qui stagne. Source de reflets attirant, de miroir, l'élément liquide se répand, prend une place importante, vit et résonne, vibre aux pas de ceux qui l'abordent, la pratiquent. Lac de signes, surface de miracles où personne ne marche sur les eaux, mais dévoile une écriture, une langue et des histoires, auto-citations de vécu intense Il y a de la rage, du désir en chacun et chaque comédien est vivant, présent avec force et détermination: le volume des voix favorise cet ancrage dans l'eau qui porte le jeu. La plaque tournante qui les supporte se joue de leur égarement, les objets, table et chaises ont aussi les pieds dans l'eau. Et les ombres des pesonnages, démultipliées, vivent en écho en fond de scène, fantômes ou habitants de caverne platoniciennes qui mugissent en silhouette virtuelles.
L'eau du corps plonge dans son élément même: nous sommes fait de 90 °/° de masse liquide et depuis le liquide amniotique, nous baignons dans cette "fragilité, précarité, et fluidité" originelle.
Au TNS jusqu'30 Janvier
Le metteur en scène Stéphane Braunschweig dirige depuis 2016 l’Odéon − Théâtre de l’Europe, après le Théâtre national de La Colline de 2010 à 2015 et le TNS - Théâtre National de Strasbourg de 2000 à 2008. Dernièrement, il a présenté en salle Koltès Le Canard sauvage d’Ibsen et Les Géants de la montagne de Pirandello. De l’auteur Arne Lygre, il a mis en scène Je disparais en 2011, Jours souterrains en 2012 et Rien de moi en 2014.
Stéphane Braunschweig met en scène pour la quatrième fois une pièce de l’auteur norvégien Arne Lygre, l’un des plus grands auteurs vivants. Dans Nous pour un moment, sept acteurs et actrices sautent « à vue » d’une identité à l’autre pour interpréter une vingtaine de personnages, dont la vie peut, à tout moment, basculer. Il est question des relations ambiguës et changeantes qui relient les êtres : quel est cet autre qui peut être objet de désir ou de peur ? Lygre expose avec acuité notre « psychisme contemporain » dans toutes ses contradictions.
Un étonnant parterre d'eau inonde la scène, ponctué de chaises encore vides, sur fond blanc, lumineux: deux personnages s'y installent, deux , une "Amie" et une "personne", définies ainsi par une signalétique sur la paroi du fond. Le reflet des personnes fait miroiter leurs paroles; les pieds dans l'eau, mi-mollet, les voici comme tronquées, ou dépossédées de leur pied, leur fondement de pesanteur au sol...Assises, "elles" conversent, se lancent des piques de vérité à propos de leurs amours masculines! Du punch, de la verve pour ces deux femmes, complices ou ennemis, concurrentes qui s'avouent en "amies" les pires paroles. Celui qui va pénétrer cet univers, c'est justement celui dont il est question et tous les autres personnages feront ainsi immersion, de fil en aiguille, discrètes apparitions qui s'enchainent naturellement."Ai-je pensé" ? : un leitmotiv qui revient pour ponctuer leurs réflexions en mouvement: pensés qui avancent, toujours en construction, m^me si le contenu en est cuisant de vérité ! Puis se seront une "connaissance", un "inconnu", un "ennemi", une "autre personne" qui viendront fendre la surface de l'eau pour rejoindre sur le plateau, ces hommes et femme, en dialogue, en solo. La lumière change, se métamorphose, de vert émeraude, à noir d'encre: l'environnement aquatique scintille, le bruit des pas qui fendent la superficie aqueuse se fait rond dans l'eau .La lumière, signée Marion Hewlett est un régal de contrastes, de scintillance, de présence dramatique: de vert profond à émeraude, de noir d'huile à réverbération , outre-noir de pétrole...
Le petit bain
Le pédiluve, désigne tout dispositif provisoire ou permanent destiné à laver les pieds nus, ou destinés à désinfecter ou nettoyer les chaussures ou bottes susceptibles d'avoir été souillés par des microbes ou matériaux indésirables. Qu'en fait Stéphane Braunschweig ? Metteur en scène de ces "petites eaux" troubles à la vie agitée des eaux dormantes...
Le grand bain
Comme un handicap, un empêchement, cette "piscine", petit bain de jouvence ou de souffrance est une entrave et pourtant chacun y semble à l'aise. Paradoxe ou contradiction ?"Changer" ! Peut-on changer s'interrogent en ricochet quelques uns...Le lit, la table semblent flotter, accueillir les corps qui s'y nichent pour échapper au flux de l'eau qui stagne. Source de reflets attirant, de miroir, l'élément liquide se répand, prend une place importante, vit et résonne, vibre aux pas de ceux qui l'abordent, la pratiquent. Lac de signes, surface de miracles où personne ne marche sur les eaux, mais dévoile une écriture, une langue et des histoires, auto-citations de vécu intense Il y a de la rage, du désir en chacun et chaque comédien est vivant, présent avec force et détermination: le volume des voix favorise cet ancrage dans l'eau qui porte le jeu. La plaque tournante qui les supporte se joue de leur égarement, les objets, table et chaises ont aussi les pieds dans l'eau. Et les ombres des pesonnages, démultipliées, vivent en écho en fond de scène, fantômes ou habitants de caverne platoniciennes qui mugissent en silhouette virtuelles.
L'eau du corps plonge dans son élément même: nous sommes fait de 90 °/° de masse liquide et depuis le liquide amniotique, nous baignons dans cette "fragilité, précarité, et fluidité" originelle.
Au TNS jusqu'30 Janvier
Le metteur en scène Stéphane Braunschweig dirige depuis 2016 l’Odéon − Théâtre de l’Europe, après le Théâtre national de La Colline de 2010 à 2015 et le TNS - Théâtre National de Strasbourg de 2000 à 2008. Dernièrement, il a présenté en salle Koltès Le Canard sauvage d’Ibsen et Les Géants de la montagne de Pirandello. De l’auteur Arne Lygre, il a mis en scène Je disparais en 2011, Jours souterrains en 2012 et Rien de moi en 2014.
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