lundi 3 février 2014

La danse buissonnière de Jean Babilée n'est plus!



A 91 ans, il était toujours en mouvement, et il ne s'arrêtat qu'à son dernier souffle je suppose... comme Graham...
Barishnikov dit que de tous les danseurs c'est celui qui l' a le plus "inspiré" à cause, en partie ( outre sa technique) du questionnement existentiel qui l'accompagne... et pourtant, quand il l'a vu danser, Babilée avait plus de cinquante ans...
 
 

 
 

Babilée aime à  raconter des anecdotes de sa vie. En voici  trois parmi tant d'autres...
la toute première: enfant, il s'est blessé en tombant d'un arbre, je crois, tout à coup, il entend le médecin dire derrière la porte de sa chambre : " s'il bouge seulement un peu, il restera paralysé à vie". Alors, dit-il, " je n'ai plus bougé d'un cil pendant des mois"
La seconde : lorsqu'il est arrivé à l'Opéra, en cours d'année, certains enfants savaient déjà des pas, et lui non. Du coup, les autres se moquaient de lui.  Alors dans les vestiaires, il a ouvert la fenêtre et s'est mis en équilibre sur les mains sur le rebord, la rue dix mètres en dessous,  et est resté là! Il a imposé aussitôt le respect
Dans la dernière, il raconte que   Béjart lui avait créé un ballet et que celui ci lui a un jour demandé si tel danseur pouvait le danser : " non, a dit Babilée, c'est mon ballet"!
Il danse exactement comme il est : avec la même ferveur, la même impétuosité avec laquelle il vit, la même intransigeance...
On peut trouver un magnifique documentaire à télécharger sur lui :


http://www.vodeo.tv/18-106-1771-Babil%C3%A9e-91.html?visu=1771
 
Il incarne pour nous la danse dans ce quelle a de plus instinctif, alors qu'il y a un énorme travail derrière.
Il disait encore : "je dansais, je dansais, au cours, je travaillais, je faisais les pas, mais cela n'allait pas...
et un  jour, tout à coup, tout m'a paru facile, j'ai eu l'impression de trouver mon envol, et le professeur m'a dit : " voilà tu y es..."

Avec "L et eux la nuit" chorégraphie de François Verret, il se retrouve en compagnie de Rosella Hightower!!! Toujours pour réactiver la mémoire de la danse, en faire un projet de vie et non pas de statut de "vieux danseur"!
L'ouvrage de S. Clair, "Jean Babilé, la danse buissonnière" en est bien l'attestation!Ses amis:Béjart, Cocteau, Terzieff, entre autre.
Acteur aussi de théâtre et de cinéma:un homme complet, danseur de toute sa vie!

Jean-René-Albert-William Gutmann3, il est formé à l'École de danse de l'Opéra de Paris de 1936 à 1940. Ayant choisi comme nom de scène le nom de sa mère, Babilée, il débute aux Ballets de Cannes en 1940, travaille à l’Opéra de Paris comme second quadrille tout en prenant des cours particuliers avec Victor Gsovsky. La Seconde Guerre mondiale interrompt sa carrière. Il entre dans la Résistance et se bat en Touraine. Il intègre à la Libération les Ballets des Champs-Élysées dirigés par Roland Petit et Janine Charrat, où il se révèle rapidement comme l'un des plus grands danseurs de sa génération. Il y crée notamment en 1946 Le Jeune Homme et la Mort, sur une chorégraphie de Roland Petit, aux côtés de la danseuse Nathalie Philippart, avec laquelle il aura une fille, Isabelle.
Il chorégraphie lui-même plusieurs ballets avant de quitter la troupe en 1949. Il fonde en 1956 sa propre compagnie, tout en continuant à se produire sur scène, à l'Opéra de Paris et à la Scala de Milan. Il apparaît régulièrement au théâtre et au cinéma à partir des années 1960, sans pour autant renoncer à la danse. Directeur artistique du Ballet du Rhin le temps d'une saison, en 1972, il danse entre autres pour Maurice Béjart Life de 1979 à 1985 et reprend son ballet-fétiche (interprété plus de 200 fois), Le Jeune Homme et la Mort, en 1983 au théâtre du Châtelet. En 1987, il retrouve sa partenaire des débuts, Janine Charrat, pour un spectacle au Centre Georges-Pompidou : Inventaire d'Alain Germain.
Il se remarie en 2000 avec Zapo, danseuse, chorégraphe et cinéaste, et adopte officiellement le nom de Babilée. Il fait sa dernière apparition sur scène en 2003 dans le spectacle du chorégraphe Josef Nadj, Il n'y a plus de firmament, mettant fin à une carrière d'une exceptionnelle longévité.
Un documentaire, Le Mystère Babilée lui a été consacré par Patrick Bensard en 2000.
 

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