jeudi 6 février 2014

Jack et la mécanique du coeur:un petit corps malade! Un Pinocchio qui danse!

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A Edimbourg en 1874. Parce que son coeur a gelé, Jack vit grâce à une horloge qu'il doit remonter. Celle-ci est tellement fragile qu'elle lui impose quelques contraintes : ne pas toucher aux aiguilles, maitriser sa colère et surtout ne jamais tomber amoureux. Jack a beau vouloir suivre les recommandations de sa mère, c'est le coup de foudre quand il rencontre Miss Acacias, une jolie chanteuse de rue. A ses risques et périls, il va tout tenter pour retrouver et conquérir sa belle. Ses aventures l'entraînent des Lochs écossais à Paris, où il rencontre la facétieux Georges Méliès, jusqu'à l'Andalousie, où il va affronter Joe, son rival en amour...

La mère de Jack l'abandonne, et il fait si froid à Edimbourg en cet hiver 1874 que le coeur du gamin gèle. Pour le maintenir en vie, une femme médecin, le Dr Madeleine (c'était le pseudonyme de Jean Valjean, dans Les Misérables), lui greffe une horloge mécanique : elle bat comme elle peut. Pour continuer à vivre, Jack n'a pas trois voeux à exaucer, mais trois règles à suivre, impératives, sous peine de mort : ne pas toucher aux aiguilles, éviter toute colère et, surtout, ne jamais tomber amoureux. Impossible, bien sûr, dès lors qu'il rencontre miss Acacia, la toute menue chanteuse myope que courtise le sombre et détestable Joe.
C'est un film étonnant. Né de l'imagination du chanteur Mathias Malzieu (Dionysos) dans un disque de chansons, d'abord, puis dans un album illustré par sa complice, Nicoletta Ceccoli. Avec l'aide d'un troisième larron à la réalisation, ils ont inventé ces personnages aux grosses têtes et aux yeux emplis de tristesse. On sent, très visible, l'admiration des auteurs pour Tim Burton mais, après tout, autant s'inspirer des meilleurs. On sent aussi leur goût pour les romantiques anglais à la Mary Shelley — même si ce n'est pas la créature de Frankenstein que l'on croise, mais Jack l'Eventreur, le temps d'une chanson ­interprétée par Alain Bashung.
L'hommage le plus fervent, le plus touchant, néanmoins, est celui qu'ils rendent à un art nouveau que nul, à l'orée du XXe siècle, ne prend encore trop au sérieux : le cinéma. Car, dans sa quête pour retrouver la femme de sa vie, Jack rencontre Méliès, comme lui victime des intermittences du coeur, mais toujours amoureux des femmes, au point de s'éprendre, dans un parc d'attractions andalou où il projette ses petits films, d'une fille à deux têtes, chacune aussi ensorcelante que l'autre...

Dans ce film qui célèbre avec ferveur et extravagance la magie du rêve règne une sourde mélancolie. Car tous les personnages restent à jamais des inguérissables, des éclopés, des rejetés : Jack et son palpitant artificiel, miss Acacia, dont le corps se couvre d'épines à la moindre frayeur, ou encore Arthur, le poète alcoolique qui squatte la maison isolée du bon Dr Madeleine. Ils ont tous ce charme fragile, désuet des survivants malgré eux se déplaçant tant bien que mal dans un monde hors du temps. D'où ce dénouement romanesque qui tranche avec la joie forcée, souvent artificielle, des films d'animation habituels. L'émotion qu'il suscite rappelle les larmes délectables que l'on versait en voyant, sur un écran, s'éteindre doucement dans la neige la petite marchande d'allumettes filmée par Jean Renoir. 

Et avec les voix de Bashung, Olivia Ruiz, Grand corps malade,Arthur H et Emilie Loiseau, s'il vous plait: c'est dire si c'est dansant et musical!!
Traité aussi à la façon d'une comédie musicale avec une scène désopilante de cabaret, danse macabre endiablée sur fond de vmusique country.
Ca déménage et ça danse à l'envi!

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