"La performeuse écossaise Genevieve Murphy se met elle-même en scène. Avec I don’t want to be an individual all on my own (Je ne veux pas être un individu isolé), elle cherche à établir une nouvelle relation avec le public centrée sur l’empathie et la curiosité pour l’inconnu. Son point de départ est une ordinaire fête d’anniversaire — plus précisément, la célébration de ses neuf ans, il y a une vingtaine d’années, dont elle avait elle-même composé la bande-son. Les spectateurs s’immiscent dans une tranche de vie familiale munis de casques d’écoute, à la manière d’une fiction radiophonique. Seule en scène, Genevieve Murphy réalise en direct tous les aspects de ce théâtre sonore mêlant récit de soi, poésie sonore, musique électro-pop et ASMR."
Elle invite d'emblée à rentrer en empathie avec son personnage, très présente et charnelle, joueuse de tout son corps musical: paroles et texte à l'appui, elle se fait conteuse de sa propre mémoire sensorielle. Déjà pour son premier anniversaire mis en scène, elle se souvient du rituel autant que de l'angoisse de ne pas réussir cette fête aussi sociale que ludique. Munis de casques on la suit ou la précède sans encombre, en sympathie et complicité sonore. Bruits et sons modulés, recherchés qui s’immiscent dans les tympans et deviennent sources de sens et de jouissance. Très sensuelle approche de bruits gourmands de bouche, de sons créés in situ en direct, dont on peut discerner la source: objets divers et variés à l'envi.Danseuse aussi pour son concours de danse de chaque année dont elle est victorieuse et vedette!Sous les néons de la scénographie, la voilà qui ondule, pop star enfantine et joviale...Des images impressionnantes de morphing du visage grimaçant à l'excès éclairé de façon à leurrer le spectateur: de la 3D ou de la réalité? Chorégraphie des traits, des lèvres, de la bouche pour un portrait à la Francis Bacon sans aucun doute. Le travail de Geneviève Murphy est direct et le médium du casque incruste dans les méandres du cerveau et de l'ossature crânienne de belles et curieuses sensations phoniques. Amplification des timbres, subtilités des volumes, infimes aigus à percevoir pour le plaisir de l'écoute visuelle qui en découle.
Un travail à suivre pour une poursuite de cette exploration inédite autant des sons que des images: tel un "wildermann" sonore à la Charles Fréger, vêtu de bandes magnétiques froissées en boule,en tutu de circonstance pour un statuaire vintage de toute beauté!
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concept, mise en scène et performance | Genevieve Murphy
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