vendredi 30 mai 2014

"Le sens de la marche"par Martin Adamiec:belle dé marche à ne pas louper!

Trois étages de "marches" à grimper, et vous y êtes!
Avec Martin Adamiec, c'est toujours la surprise, la différence d'une expérience à l'autre!
Lecteur, comédien, metteur en scène, le voilà avec ce spectacle en appartement, toujours "en marche": une heure durant, il évoque à travers la lecture ou l'interprétation de textes de son choix des univers où l'homme est en marche, dans le bon sens, celui de la découverte, de la poésie du verbe, des mots.
"Avances" disait Jérôme Andrew à ses danseurs: bouger, se mouvoir comme ce vagabond, va-nu-pied qu'il incarne, sac à dos en main, dans un décor de feuilles vertes, au sol étalées, encore cassantes d'une récolte de verdure récente
Un parterre de feuilles de lectures, de pages noircies par des auteurs comme Maurice Chappaz, Guy Goffette, Philippe Jaccottet, Jean-Michel Maulpoix, Jacques Reda (le sens de la marche) , Gustave Roud.....
Martin incarne le verbe, s'en joue avec bonheur et malice dans une atmosphère intime et feutrée de bel appartement, en jachère, comme lui, dépouillé de ses attraits
A vif, abrupt, comme quand on marche, pense, réfléchit et danse (voir Nietsche)
Toujours dans le bon sens.
A l'épicerie "Fine" on trouve toujours au tourniquet, quelques ouvrages à kidnapper:ce que faisait notre héros dans la vie aussi pour glaner la quintessence de son savoir d'amoureux de la littérature et des livres!
Alors prenez le train dans le bon sens de la marche pour ne pas en louper une!

Du 29 Mai au 7 Juin
20H 30 28 rue Kuhn à Strasbourg chez Articulations
entrée libre corbeille
réservation: 06 64 99 80 31

« Ce qui importe dans la marche n’est pas son point d’arrivée, témoigne D. Le Breton, mais ce qui se joue en elle à tout instant, les rencontres, l’intériorité, le plaisir de flâner…, c’est exister, tout simplement, et le sentir  »

Des rêveries de Jean-Jacques Rousseau aux semelles d’Arthur Rimbaud, nombre d’œuvres littéraires et philosophiques ont d’ailleurs été composées « à l’air libre ». Le philosophe Frédéric Gros en a fait un livre, Marcher, une philosophie, qui a connu un joli succès. Pour lui, la marche a pour mérite de transformer le rapport du corps à l’espace. « Le paysage est un paquet de saveurs, de couleurs, d’odeurs, où le corps infuse… », affirme-t-il. Tel panorama paraît plus beau, plus propice à la méditation, à celui qui a fait l’effort de gravir la montagne pour y avoir accès. Tout se passe comme si la marche, la fatigue qu’elle entraîne, la persévérance qu’elle requiert étaient récompensées par un surcroît de beauté et de liberté offert au seul marcheur. L’esprit, alors, sautille et jubile, plus libre, moins contraint par ses références que lorsqu’il est immobilisé dans un bureau ou une bibliothèque.

Offrant un autre rapport à l’espace, la marche promet aussi – et peut-être surtout – un nouveau rapport au temps. Elle rappelle à chacun son statut d’Homo viator (lire Homo viator), avançant à son rythme, calme et régulier, en migration perpétuelle, depuis la nuit des temps. La lenteur est nécessaire pour apprécier le mouvement. Les grands marcheurs en font tous l’éloge. « Dans nos vies riches, bombardées de mots et de délais, le prix à payer est le temps qu’on nous vole, souligne ainsi l’écrivain-voyageur S. Tesson. Il est nécessaire de se laisser à nouveau traverser par le temps, de ne pas le fuir, de ressentir le flux des heures qui s’étirent, de faire l’expérience de l’infini de l’instant  »

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