Et si ce n'était qu'un rêve,que du vent dans les voiles, cette interprétation, adaptation magique et magnétique de"l'après-midi d'un faune" de Ravel?
Un songe sans doute,un rêve éveillé où l'apesanteur est reine,où la marionnette de sachet plastique devient objet et sujet d'un spectacle où le public est convié comme dans un cirque à une jubilation légère et sans relâche.
D'abord, dans l'arène se pose une manipulatrice qui confectionne à partir de la structure de squelette d'un sachet plastique (celui de la consommation mercantile quotidienne, l'enveloppe de nos "commissions", l'emballage galvaudé de nos courses de supermarché),un personnage bien structuré, charpenté.
Comment on transforme le banal en extraordinaire?
De là va surgir un petit personnage manipulé par le souffle des ventilateurs installés à la périphérie de la scène:il danse sous le souffle du vent,circule,oscille, s'élève, suspendu comme en apnée dans l'air.
C'est magique et miraculeux, onirique à souhait Tout en rose!
Mouvements fluides,lâchés, relax comme en "danse contemporaine":on abandonne le flux et le reflux pour un lâcher- prise nonchalant, délié.Corps magnétisé, marionnette idéale à la Kleist,personnage autonome et docile,mû par le vent de la vie, le souffle de sa danse!
Puis un second de couleur jaune se joint à lui pour un duo très sensuel,à fleur de peau,de sac!
Puis un troisième, vert, les rejoint et on frôle l'extase de la beauté de l'aérien, du diaphane, du volatil qui se dissoud dans l'éther.
La danseuse manipulatrice, orchestre le tout et convie une foule d'autres sachets blancs, de sa chevelure hirsute, dressée sur sa tête, comme une parure de carnaval.Au rythme de la musique,elle les éparpille et commence alors un lâché de sacs époustouflant!
Un dragon doré surgit comme un origami japonais et lutte avec le vent et les baguettes de la danseuse,maitre de cérémonie, tout de brun vêtue comme un moine.officiant.
Suit un second lâché de sachets noirs,menaçants,inquiétants qui s'affrontent à un autre personnage de plastique.Le rêve cesse quand le souffle de la dramaturgie retrouve le calme et le repos!
C'est l'ascension, la spiritualité en action que cet "après-midi d'un foehn" partagé ce jour là avec un public d'enfants émerveillés, sans voix,hypnotisés, ravis et enchantés par la plus belle des danses:sans corps, avec un esprit,une âme incarnée dans la virtuosité d'un mouvements,inoui,innomable!
Phia Ménard nous a fait atteindre le paradis,un paradis inconnu.
Pari gagné:la suite pour "Vortex" ce soir et demain au Théâtre de Hautepierre,présenté par le CND TJP et Les Migrateurs à Strasbourg!
mardi 13 mai 2014
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