"Vortex" c'est la spirale, le tourbillon de la vie, selon une définition scientifique du terme: c'est aussi le second volet de l'oeuvre de Phia Menard sur le souffle, le vent, l'élément futile qui borde l'arène d'un cirque qui accueille sa performance.
Au départ un personnage agenouillé façonne avec concentration un être hybride qui se révèle sachet plastique à forme humaine
Il va lui donner vie sous l'impulsion du souffle de ventilateurs encerclant le plateau
Ambiance féérique pour ce ballet de petits parachutes de couleurs, rayés qui trouvent comme dans un lâcher de ballons, leur liberté d'évoluer!
Le personnage est étrange, masqué, vêtu d'un costume noir dissimulant des formes factices:lunettes noires, chapeau, démarche évasive, tout confère a en donner une image inquiétante.
Un parapluie recueille par miracle la totalité de ces petits être fantasques: certains vont grimper sur l'épaule de ce dompteur d'oiseaux!
Puis le vent tourne et tout se métamorphose.
Il quitte ses oripeaux et dévoile un personnage de plastique blanc après l'accouchement des ses tripes d'un long cordon ombilical noir
De là, surgit un monstre, un quasimodo qui combat avec lui dans un duo à la vie à la mort.
Une spirale obscure s'enroule, aspirée par le souffle des ventilateurs, elle opère une ascension tumultueuse, vers le haut et décrit une sculpture vivante, mouvementée très étrange
Puis c'est une seconde mutation qui se révèle devant nous: métamorphose avec chrysalise abandonnée: seconde peau ôtée pour mieux révéler le corps, le coeur de la matière.
Très organique, cette séquence évoque l'univers du plasma, du liquide amniotique où baigne tranquillement notre héros anonyme Univers aquatique et aérien à la fois, très fœtal, très "buto". Très enveloppant.
Après la tempête, surgissent des voiles rouges issus d'un accouchement très bestial, du fond du sexe, comme auparavant des tripes.
Elle arrache sa peau, se dépecète rageusement,dévoile son visage:être hybride, homme, femme, d'un "genre" inventé, transformé: formes libres, esprit de l'égalité, de la différence
Tout est charnel, tripal dans ce voyage intitiatique qui se termine dans un nid de plastique, bordé de tendresse, d'acalmie, de tranquilité
Le calme fait suit au tumulte, tout s'arrange sans pour autant se "ranger"
Dans l'indiscipline, Phia Ménard nous entraine dans un vécu, une empathie sereine et grave où l'échange sera cette dernière réflexion:"l'égalité est possible" et ça vaut le coup.De vent!
jeudi 15 mai 2014
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