Le temps est suspendu alors que les sons déferlent sans cesse, vont et viennent, avancent, tournoient, obstinés, tenaces en longues phrases omnubilantes, enivrantes à souhait Les sensations de vertige, de déplacements se font incarnation des rythmes qui vont bon train, au souffle des vents, des flûtes et autres média, vecteur de musique Fascinante représentation au coeur du festival Musica: défendant autant le "patrimoine" que la création la plus pointue au sein des musiques d'aujourd'hui !
*Philip Glass*
Einstein on the Beach (1976) / 3h20
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*Ensemble Ictus*
*Collegium Vocale Gent*
*Suzanne Vega*
Le chef-d’œuvre du minimalisme servi par un casting de rêve : un chœur d’exception, un ensemble qu’on ne présente plus, une pop star dans un rôle qu’on ne lui connaissait pas…
C’est au Festival d’Avignon, le 25 juillet 1976, qu’est créé Einstein on the Beach, ovni scénique signé par Philip Glass et Bob Wilson. Fruit de trois ans de travail, œuvre de deux artistes émergents qui n’avaient d’autre but que de donner une forme à leur envie de collaborer, l’ouvrage va révolutionner l’histoire de l’art lyrique. Par son ampleur et son ambition d’abord, en agrégeant toutes les disciplines des arts de la scène. Par son livret dont les quatre actes ne proposent aucune trame narrative, ou du moins linéaire, mais préfèrent déployer un réseau d’évocations et d’associations autour de la figure d’Einstein. Par la radicale nouveauté de sa mise en scène. Par sa musique, enfin et surtout, résolument tonale, répétitive et pulsée, qui diverge des canons alors en vigueur de l’avant-garde européenne : économe par ses effectifs (six instrumentistes dont deux synthétiseurs, et un chœur de seize voix), elle est d’un souffle et d’une virtuosité inédits – gigantesque chaconne autour des accords de la mineur, sol majeur et do majeur dont les motifs obsessionnellement réitérés confinent à la transe… Structuraliste et hédoniste, architecturale et dionysiaque, minimaliste et colossale, Einstein on the Beach appelle les oxymores autant que les superlatifs : avant d’être simplement une œuvre, il s’agit d’une expérience.
C’est d’ailleurs là le sens de la production qu’ont imaginée les Belges de l’indispensable ensemble Ictus. Élaborée avec la plasticienne Germaine Kruip, le chœur du Collegium Vocale de Gand, rompu à cette musique ancienne si chère à Philip Glass, et la chanteuse américaine Suzanne Vega comme unique narratrice, cette version de concert se concentre sur la musique et le texte : elle entend avant tout mettre à nu « le geste musical », et le fascinant défi que représentent, pour le musicien comme pour le spectateur, ces 200 minutes du microchirurgie rythmique. Une expérience, donc, dont la puissance demeure intacte.
C’est d’ailleurs là le sens de la production qu’ont imaginée les Belges de l’indispensable ensemble Ictus. Élaborée avec la plasticienne Germaine Kruip, le chœur du Collegium Vocale de Gand, rompu à cette musique ancienne si chère à Philip Glass, et la chanteuse américaine Suzanne Vega comme unique narratrice, cette version de concert se concentre sur la musique et le texte : elle entend avant tout mettre à nu « le geste musical », et le fascinant défi que représentent, pour le musicien comme pour le spectateur, ces 200 minutes du microchirurgie rythmique. Une expérience, donc, dont la puissance demeure intacte.
production Ictus & Collegium Vocale Gent
coproduction Concertgebouw Brugge
coproduction Concertgebouw Brugge
Musique Philip Glass Textes Christopher Knowles Samuel M. Johnson Lucinda Childs Narratrice Suzanne Vega Direction musicale Georges-Elie Octors assisté de Tom De Cock Chef de chœur Maria van Nieukerken Scénographie et lumière Germaine Kruip Costumes Anne-Catherine Kunz Dramaturgie Maarten Beirens Assistant à la scénographie Maxime Fauconnier Lumière Chris Vaneste Assistant lumière Wannes De Rydt Son Alex Fostier Assistant son Suse Ribeiro Philip Glass Einstein on the Beach (1976) / 3h20
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